Le rôle du DSI en évolution

Le rôle du DSI évolue de plus en plus. De fonction technique elle devient de plus en plus une fonction liée au business. Bonne nouvelle pour ceux qui y officient à condition d'être effectivement proche du business.

Le directeur des systèmes d’information a un rôle et une image associée qui est très différentes d’une entreprise à l’autre et qui a énormément changé au cours des dernières décennies.
Une myriade de portraits types existe,  du directeur de centre d’expertise technologique au  directeur de ceux qui gèrent la bureautique, du directeur d’un centre de coûts jamais maîtrise au « chef de bande des chaussettes blanches », du patron de la fonction support qui dit toujours non au bras droit du DG car c’est lui qui maîtrise l’information … bref beaucoup de caricatures. Mais le poids qu’ont pris les systèmes d’information font qu’aujourd’hui le DSI change d’ampleur. D’une part, certains secteurs économiques ont le SI au cœur de leur usine de production, sans SI ils n’existent pas ou plus (les télécoms, les banques, les administrations) ou même si le SI est plus secondaire dans l’activité (l’industrie par exemple) il est au cœur aujourd’hui de toutes les procédures de la R&D au service client.
D’autre part, au-delà de l’image de centre de coût, un SI qui fonctionne c’est une capacité à commercialiser plus vite et mieux, à suivre les évolutions et permettre à la direction générale de prendre des décisions, etc. Du reporting aux expérimentations, du suivi commercial aux procédures de recrutement, le bon fonctionnement du SI, même support, est structurant.

Le DSI voit son rôle évoluer

Terme à la mode apparu dans les années 90, les bons DSI doivent être des « business partners » c’est-à-dire proposer des solutions pour améliorer la différenciation et compétitivité commerciale de l’entreprise. Mais vu l’ampleur des impacts (et des budgets) plus que jamais le DSI doit être un des membres d’un comité de direction qui doit avoir le plus de la vision et de l’anticipation. Peut-être qu’il y a 40 ans un bon DSI était un expert parlant un vocabulaire incompréhensible de ces pairs, « à part », et siégeant au milieu de sa citadelle assiégée. Aujourd’hui il doit moins être expert (un bon développeur ne fait pas un bon DSI forcément) mais pas seulement business partner.
Un bon DSI doit avoir la capacité d’anticipation, de compréhension des enjeux et de l’environnement qu’on attendrait traditionnellement d’un directeur de la stratégie voir d’un directeur général.
Car les impacts de ces décisions ou recommandations seront de plus en plus lourdes de conséquences (en termes financiers, de délais, de gestion des risques, de différentiation concurrentielles).
Or cette dimension vision n’était pas la demande n°1 faite à la précédente génération de DSI (à quelques exceptions notables). C’est donc une évolution nette de la fonction. Satisfaisante intellectuellement mais plus lourde en responsabilité.
Sur la fiche Wikipédia de DSI, il est expliqué que "cette fonction est un plafond dans l’entreprise".
C’est souvent vrai mais il est arrivé à des DSI de devenir DG. L’un des cas les plus illustres est Maurice Lévy, DSI de Publicis dans les années 70, avant d’en devenir le DG dans les années 80 et de faire de l’entreprise le n°1 mondial de la publicité en 2013. Il s’était fait remarqué car lors du dramatique incendie du siège de Publicis à Paris dans les années 70 … il avait pensé à sauver des flammes les documents clients les plus essentiels. L’anticipation et la vision se révèlent aussi dans ces moments.
Il n’est pas impossible, dans un monde de plus en plus numérique ou digital, que le passage par la DSI devienne demain le passage obligé pour une fonction de Direction Générale.