Industrialisation du poste de travail : déléguer la complexité

L'industrialisation des PC doit aujourd’hui s’adapter en profondeur pour faire face à l’hétérogénéité de plus en plus forte des environnements de travail et à la généralisation du cloud.


Avec l’arrivée massive en entreprise de devices mobiles connectés multimarques multi-OS, des utilisateurs suréquipés pratiquant souvent l’utilisation  pro-perso, avec des environnements hétérogènes, locaux ou virtualisés, en réseau d’entreprise ou dans le cloud privé ou public, comment gérer efficacement une flotte de postes de travail ?

La question mérite d’être posée tant les évolutions dans le rapport aux terminaux bouleversent la conception traditionnelle de l’industrialisation du poste. Nombre d’entreprises ont bien saisi les bénéfices de l’industrialisation de leurs PC : la conception et la distribution des packages applicatifs sont déléguées à une équipe dédiée, garantissant ainsi que chaque poste dispose à tout moment de la configuration la mieux adaptée aux besoins de son utilisateur, dans le respect du périmètre défini par la DSI.

Or, ce modèle pleinement éprouvé doit aujourd’hui s’adapter en profondeur pour faire face à l’hétérogénéité de plus en plus forte des environnements de travail et à la généralisation du cloud. Les collaborateurs sont de plus en plus mobiles, et doivent accéder à leurs applications à tout moment, et bien souvent à travers des terminaux de différentes natures. Le marché s’est naturellement adapté à cette demande, Microsoft en tête, en intégrant à Windows 8 et bientôt 10 des fonctions Cloud extrêmement poussées. Cette logique est évidemment vertueuse, puisqu’elle s’inscrit dans une démarche d’alignement des outils informatiques sur les besoins opérationnels, mais elle implique un déplacement de l’outil du poste de travail vers le Cloud. De plus en plus d’applications sont ainsi essentiellement hébergées à distance, et consommées à travers le réseau.

Gérer l’hétérogénéité

En termes d’industrialisation du poste de travail, cette nouvelle approche change la donne : jusqu’à présent, la clé d’une prestation optimale résidait dans la standardisation des environnements, et la personnalisation à l’extrême qui est à l’œuvre oblige à repenser le modèle. Windows 8 dessine un poste de travail nouveau, accueillant des applications cloud d’une part, et des outils traditionnels d’autre part. Le poste de travail lui-même passe au second plan : seule compte sa capacité à offrir l’expérience utilisateur la mieux adaptée à tout moment, qu’il s’agisse d’un PC, d’une tablette ou même d’un smartphone.

In fine, l’application s’efface derrière les usages et le système d’exploitation lui-même sera choisi en fonction des outils dont l’utilisateur aura besoin.

S’appuyer sur des compétences dédiées

Ce changement de modèle ne doit pas être pris à la légère, car il implique une complexité aussi nouvelle que considérable pour les équipes en charge de l’exploitation du parc. Plus que jamais, les entreprises ont besoin de pouvoir s’appuyer sur des pôles d’expertise dédiés, à même de mobiliser pour leur compte des compétences de pointe et de gérer l’hétérogénéité. C’est en effet de la qualité des processus définis que dépendra la capacité de l’entreprise à faire face à cette complexité.

Définir une feuille de route

Cette évolution n’est pourtant pas insurmontable, à condition qu’elle ait fait l’objet d’un plan établi en amont.  Aujourd’hui, bon nombre de parcs d’entreprises tournent encore sous Windows 7, voire Windows XP. Il est donc temps de raisonner en mode projet, en établissant une feuille de route à deux ans : quels sont les besoins actuels et futurs de mes utilisateurs et quel(s) type(s) d’environnements(s) y répondront ?

On mesure bien ici l’impact considérable de ce changement de modèle sur l’industrialisation du poste de travail. Mais en se réinventant pour accompagner la mutation des modes de travail, celle-ci peut élargir son spectre d’intervention et contribuer plus encore qu’auparavant à soutenir la performance de l’entreprise en prenant en charge pour son compte la complexité croissante de la gestion des postes, quelle que soit leur forme.