Data Scientists : une espèce en voie d'apparition

Si les Data Scientists font l’objet de toutes les attentions, ils restent encore rares sur le marché. Alors, pour avoir une chance de dénicher la perle rare, quelques conseils s’imposent…

La tendance de 2015 se confirme en ce début d’année : les Data Scientists ont la cote ! Les meilleurs profils font monter les enchères chez les géants de la Silicon Valley, tandis que de nombreux secteurs s’intéressent aujourd’hui de très près à ces nouveaux « gourous » de la donnée.

Principale cause de cet engouement : la montée en puissance du phénomène Big Data, dont la valeur ajoutée apparaît désormais comme une évidence pour nombre de sociétés. Mais, si les Data Scientists font l’objet de toutes les attentions, ils restent encore rares sur le marché. Alors, pour avoir une chance de dénicher la perle rare, quelques conseils s’imposent…

Des profils déjà incontournables

Traditionnellement rattachés au département Data Analytics, les Data Scientists sont désormais partout : marketing, production, optimisation des ventes… En fonction des besoins, ils interprètent les données recueillies autour du comportement et de l’acquisition/rétention du consommateur, des commandes clients ou encore de la monétisation des métadonnées. Ils seront également appelés à intervenir prochainement dans tout ce qui concerne l’analyse en temps réel de la data par la manipulation de données complexes et/ou accessibles publiquement. Dans 10 ans, une bonne partie de leur travail sera automatisée. Ils seront alors sollicités pour traiter l’hyper data, c’est-à-dire toutes les données issues de l’Internet des objets.

Parmi les principaux secteurs qui leur dérouleront le tapis rouge cette année, on trouve bien évidemment les start-ups évoluant dans les technologies de l’information, ainsi que dans l’industrie des jeux vidéo. Plus surprenant, ils intéressent désormais aussi le commerce de détail, l’univers de la santé en général, le monde de la finance, le secteur public et les départements des Ressources Humaines.

De plus, dans le monde occidental, les entreprises reconnaissent aujourd’hui davantage la valeur ajoutée et le pouvoir de l’intelligence issue de l’analyse des données. Ainsi, en Europe (l’Angleterre en tête, suivie de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne et de la Hollande) et outre-Atlantique (Etats-Unis et Canada), elles s’arrachent ces profils encore rares.

La guerre des talents est déclarée

En effet, malgré une demande exponentielle, les Data Scientists se font désirer ! Ainsi, plus de la moitié des postes  proposés l’an dernier sont restés vacants dans l’Hexagone. Le cabinet McKinsey estime d’ailleurs que d’ici 2018, aux États-Unis, il y aura une pénurie de 140 000 à 190 000 Data Scientists. Un déficit, qui risque de s’accentuer à mesure que les entreprises prendront conscience du potentiel du Big Data.

Principale cause de cet état de fait : les écoles et universités occidentales, qui ne forment pas suffisamment de ces profils. Pour les trouver, il faut se tourner vers la Chine et l’Inde, qui hébergent actuellement le plus grand nombre d’entre eux !

Résultat : les entreprises sont rentrées dans une véritable « guerre des talents ». Celle-ci s’opère à tous les niveaux, qu’il s’agisse de les attirer, de les embaucher ou de les retenir. Aux États-Unis, les entreprises vont jusqu’à financer leur relocalisation complète et payent des sociétés d’avocats pour faciliter les procédures d’immigration des talents IT qu’elles repèrent hors de leurs frontières. Les Data Scientists sont donc devenus de grandes stars dans le monde digital en raison de la valeur potentielle qu’ils peuvent créer pour les entreprises. Et tous les moyens sont bons pour acquérir les meilleurs.

Ce qui est rare est cher !

Actuellement, les diplômes les plus recherchés correspondent à 5 années d’études supérieures au minimum. Quant aux plus représentés, ce sont les maîtrises et/ou doctorats en mathématiques et statistiques, en sciences informatiques ou encore en ingénierie.

Les salaires annuels des Data Scientists comptent bien souvent six chiffres. En Amérique du Nord, on peut ainsi facilement constater des rémunérations de l’ordre de 120 000 dollars par an en moyenne à l’embauche. C’est donc tout naturellement vers la Silicon Valley que se tournent les talents, mais aussi vers les start-up spécialisées dans l’intelligence artificielle, ainsi que vers les entreprises qui basent leur activité sur l’Internet des objets.

Et les attentes à leur égard sont proportionnelles aux moyens investis. Considérés à la fois comme des « gourous » et des artistes du Big ou Little Data,  ils doivent non seulement être capables de générer de la valeur en analysant plusieurs sources de données, mais aussi savoir communiquer auprès des décideurs, en formalisant des recommandations tangibles.

Des DRH sous pression

Pour attirer les meilleurs profils, les responsables des Ressources Humaines doivent donc utiliser les méthodes et les outils les plus avancés. En effet, les Data Scientists n’utilisent pas les canaux de recrutement traditionnels (réseaux sociaux classiques ou bases de CV). Le meilleur moyen d’entrer en contact avec eux est encore de se rendre sur les sites communautaires spécialisés, comme GitHub ou Stack Overflow. Un outil de type TalentBin, développé par Monster, permet également de les aborder là où ils se trouvent sur le Web. Et, bien sûr, il faut se rendre à la source, dans les universités et les cursus spécialisés, pour dénicher les profils les plus prometteurs avant même la fin de leurs études et leur proposer un système de parrainage.

Enfin, les DRH doivent être capables de rédiger des offres d’emploi intégrant plusieurs éléments clés, tels que : une culture d’entreprise orientée data, une certaine liberté de penser, de créer et de contribuer à la croissance de la société, mais aussi des tâches et responsabilités qui ne soient pas répétitives. Il faut également offrir à ces profils la possibilité de développer d’autres palettes de compétences, pas nécessairement en lien avec les données.

Enfin, les recruteurs doivent constituer un groupe dédié dans lequel les missions du Data Scientist sont assumées par une équipe pluridisciplinaire. Composée de statisticiens, de mathématiciens et de programmateurs, celle-ci peut ainsi faire le pont entre les commerciaux et les analystes.

Autant de bonnes pratiques à mettre en place dans les meilleurs délais pour profiter de toutes les opportunités et perspectives business offertes par l’analyse de ce type de données.