Le numérique : la clé d’une société accessible aux personnes handicapées

Dès le début de la campagne présidentielle, la question du numérique et de son impact sur l’emploi a occupé une place importante dans le débat… mais ne ne pourrait-on pas travailler à faire du numérique une passerelle entre emploi et handicap ?

Dès le début de la campagne présidentielle, la question du numérique et de son impact sur l’emploi a occupé une place importante dans le débat… Et pour cause ! Si la transformation digitale est une nécessité absolue pour toutes les entreprises, elle n’en demeure pas moins une menace pour certains, notamment sur le front de l’emploi (cf phénomène de la raréfaction du travail).

Des craintes nourries par de nombreuses études : en effet, deux études publiées en 2016 arrivaient à la conclusion que la robotisation pourrait menacer un nombre conséquent d’emplois. Des chiffres qui oscillaient entre 9% selon l’OCDE et entre 10% et 20%, en fonction des secteurs d’activités pour le cabinet Roland Berger. Si d’autres travaux ont démontré au contraire que le numérique serait un formidable levier pour l’économie et pour l’emploi en France, le doute reste entier. Au point que des candidats à l’élection présidentielle ont imaginé des dispositifs pour en tirer le meilleur parti (Benoit Hamon et sa taxe sur les robots).

Si le numérique devait véritablement représenter un frein à l’emploi, que dire alors du sort qui sera réservé aux personnes qui sont aujourd’hui même déjà exclues du marché du travail ? En effet, parmi les 12 millions de personnes en situation de handicap, seules 20% détiennent un diplôme supérieur au baccalauréat et 18% viennent accroître le nombre des demandeurs d’emploi, soit près du double de l’ensemble des personnes en âge de travailler… Et pourtant, peu de candidats se sont exprimés sur le sujet, ils sont encore moins à avoir proposés des mesures fortes en faveur de leur réinsertion professionnelle !

Sans revenir ici sur l’importance capitale d’un dispositif de formation et d’accompagnement dédié, ne pourrait-on pas travailler à faire du numérique une passerelle entre emploi et handicap ? Les pouvoirs publics ne pourraient-ils pas accompagner et soutenir les sociétés qui œuvrent en ce sens ?  Les exemples, portés par les entreprises de l’économie sociale et solidaire, sont pourtant nombreux… Pourquoi ces dernières n’ont-elles pas pu bénéficier du Pacte de Responsabilité ? L’on serait en droit de s’interroger !

Il faut néanmoins souligner quelques avancées : la récente loi pour une République Numérique contribue à favoriser l’accès au numérique - et donc l’autonomie - d’un public qui en était jusque-là quasi privé…  Un premier pas très encourageant mais loin d’être suffisant. Il faudrait une véritable incitation pour que les entreprises puissent rendre systématiquement leurs services accessibles tout comme les administrations (le site du pôle emploi en est l’illustration) et les lieux publics.

Si l’un des défis majeurs de notre société, de nos dirigeants et de nos élus, est aujourd’hui de pouvoir s’adapter à cette ère du digital, il ne faudrait pas une nouvelle fois oublier de faire une place aux personnes en situation de handicap dans ce nouveau monde où tout reste à (ré)inventer.