Le stockage big data : un nouveau succès à Hollywood

Si les sociétés du secteur des médias et du divertissement se retrouvent désormais inondées de données, c’est que les nouvelles technologies de base de données changent la donne.

Les entreprises de médias et de divertissement utilisent évidemment les données de la même manière que les autres sociétés : pour mieux servir leurs clients, et pour augmenter leur productivité et leurs recettes. Netflix, par exemple, se sert d'équations mathématiques pour promouvoir des titres susceptibles de plaire à ses abonnés. Amazon lance des pilotes à des fins de test, en vue de recueillir des commentaires avant de décider du tournage d'une série intégrale. Les studios de cinéma déploient des analyses numériques pour créer des superproductions.

Cependant, Hollywood rencontre plus de défis et d'opportunités en matière de données que beaucoup d’autres secteurs. La raison en est simple : les sociétés de médias et de divertissement sont, par essence, des entreprises de contenu. Elles créent du contenu en permanence, ce qui signifie qu'elles génèrent des données en continu.

Pour exploiter au mieux ces données, elles doivent revenir à leur source, pas seulement lorsque le film est sorti mais également lors des phases de production. Alors que le suivi de la production se faisait hier sur des blocs-notes, l'utilisation de tablettes, d'ordinateurs portables et d'outils cloud génère aujourd'hui une multitude de données. Mais ces données peuvent être sources de confusion et d'incohérences.

La création d'un film suppose généralement la collaboration de multiples fournisseurs, financiers et autres parties prenantes indépendantes. Les données produites à partir des différents systèmes utilisés pour organiser le tournage (décors, garde-robe, comptabilité, contrats, etc.) se retrouvent dispersées, ce qui complique l'interopérabilité.

Résultat ? Un ensemble disparate de silos de données qui rend difficile l'exploitation de ces précieuses sources de données. L’industrie fait encore appel à une multitude de personnes afin de recomposer les données et de consulter le contenu après sa production pour le cataloguer. Certains éléments comme les scènes, les acteurs, les écrivains, les dialogues, les placements de produits et les lieux doivent être générés après la production. Ce processus est non seulement coûteux et inefficace, mais il ne tire pas pleinement parti des sources des données d’origine (la plupart d'entre elles étant éliminées).

Les nouvelles technologies de base de données peuvent remédier à cette situation. Ce didacticiel présente les quatre questions que doivent absolument se poser les sociétés de médias et du divertissement en matière de technologies de base de données.

L'intégration et l'extraction des données sont-elles simples ?

Si les sociétés du secteur des médias et du divertissement se retrouvent désormais inondées de données, les nouvelles technologies de base de données changent la donne.

Les bases de données relationnelles traditionnelles exigent des propriétaires de contenu qu'ils structurent les données dans des lignes et des colonnes à partir desquelles elles seront interrogées et extraites. Dès le départ, les entreprises doivent développer un modèle établissant la façon dont leurs données seront utilisées, ce qui détermine la façon dont elles seront stockées et récupérées.

Mais le secteur évolue rapidement et les critères d'utilisation des données doivent pouvoir également s'adapter rapidement.

La nouvelle génération de bases de données NoSQL, construite sur un modèle flexible pour stocker, gérer et rechercher des données, permet maintenant aux entreprises d’intégrer des centaines ou des milliers de données issues de la chaîne d’approvisionnement dans un seul système et de les rendre disponibles à n’importe quelle fin. Les bases de données NoSQL sont particulièrement efficaces pour scanner toutes sortes de données non structurées et relever le défi de la complexité des données de production. Qu'elles proviennent des caméras, des publications de réseaux sociaux, des notes de scripts ou de fournisseurs externes, si les données sont regroupées dans une vue unique, à 360 degrés, les entreprises peuvent les interroger et les rechercher plus efficacement pour mieux comprendre une situation.

NBC a fait appel à cette stratégie lorsqu’elle a créé une application SNL pour célébrer le 40e anniversaire de Saturday Night Live. NBC a d’abord engagé un bataillon de personnes, chargées de visionner de vieux clips SNL et de baliser ces métadonnées (acteurs, scènes, lieux, etc.). En combinant également différents types de données de la chaîne d’approvisionnement, NBC a été en mesure de tirer pleinement parti de son immense bibliothèque de contenu et de créer une application primée, personnalisée et, selon Mashable, « addictive » pour les fans.

L'accès est-il rapide ?

Les opportunités, pour les entreprises de médias et de divertissement, de toucher des publics s'amenuisent et deviennent plus imprévisibles. Par le passé, un studio pouvait compter sur une fenêtre de six mois pour le déploiement d'un film, ce qui lui laissait le temps de mettre au point la promotion et les stratégies d'accrochage du public. Aujourd'hui, un film sort dans les salles à la même date dans le monde entier ou en ligne dans un créneau de quelques semaines. Les entreprises doivent réagir très rapidement. Elles ont par conséquent besoin d'un accès rapide, précis et complet aux données stratégiques, non seulement pour les sorties dans les salles, mais également les sorties en ligne et multinationales.

Les données sont-elles sécurisées ?

Il s'agit d'une des priorités principales car les données sont souvent le plus grand atout de l’entreprise. Pourtant, la méthode traditionnelle de sécurisation des données n’est plus optimale et certainement pas pour les workflows interconnectés de la réalisation cinématographique.

Traditionnellement, la sécurité était axée sur la création d’une coquille externe dure, ou d'un périmètre, pour empêcher l'accès aux personnes situées à l'extérieur du réseau où se trouvent les données.

Mais les flux de travail flexibles d’aujourd'hui exigent une approche différente. Il ne s'agit plus simplement de protéger le réseau contre des personnes extérieures. Les entreprises performantes offrent un milieu de travail interconnecté dans lequel les partenaires, clients et fournisseurs peuvent accéder avec souplesse aux systèmes. Elles doivent cependant toujours assurer la sécurité des données.

Les flux de travail dans le secteur du divertissement sont peut-être les plus interconnectés qui soient. Ils incluent, entre autres, des outils de tournage, des outils de montage et des systèmes d’entreprise qui recueillent et gèrent des données et des milliers d'informations. L'existence d'un périmètre, à quelque emplacement que ce soit, est impossible.

C’est alors que les nouvelles technologies de base de données entrent en scène. Plutôt que de protéger simplement les données via le réseau, elles placent la sécurité au niveau des données elles-mêmes. De cette façon, les données sont sécurisées même à l’intérieur d’un réseau poreux.

L'accès aux données est-il restreint ?

Cet élément est essentiel, mais ne doit pas être poussé à l’extrême de sorte à générer des situations où personne ne peut accéder à rien. Par exemple, les équipes en charge des costumes et des déplacements doivent connaître les besoins des actrices, mais sans connaître le salaire de ces dernières. Aujourd'hui, les données sensibles comme les contrats sont simplement envoyées par e-mail par manque de souplesse des mécanismes de sécurité.

Les technologies de base de données de nouvelle génération fournissent la flexibilité nécessaire permettant d'accéder uniquement à l'information requise et la sécurité indispensable pour protéger les données. Elles offrent la possibilité de chiffrer et d’expurger les données au niveau granulaire, ce qui était auparavant impossible. Ces technologies permettent aux entreprises de protéger des données précises tout en donnant aux utilisateurs l'accès aux informations dont ils ont besoin.

Ces capacités tirent pleinement parti des données, parce qu’elles permettent un partage adapté. L’importance de la restriction de l’accès ne peut être sous-estimée. Les menaces de violation de données proviennent à la fois de l’intérieur et de l’extérieur. Selon le Data Breach Investigations Report 2017 de Verizon, un quart des violations de données impliquent des acteurs internes. Dans certaines industries, comme les services financiers, les menaces internes posent un risque encore plus grand.

La valeur des données devenant de plus en plus importante, les entreprises qui peuvent l'optimiser en obtenant et en protégeant la source de ces données sans brimer le processus de création de contenu sortiront gagnantes.

Alors qui règne ? Le contenu ou les données ? Nous pourrions en discuter longtemps. Toutefois, les entreprises gagnantes seront celles qui réussiront à exploiter au mieux les deux.