Les chefs d'entreprise imposent le cloud public malgré des problèmes de fragmentation des données

La majorité des décideurs IT pense du cloud qu’il simplifie les opérations, augmente la flexibilité, réduit les coûts et permet de mieux exploiter les données. Pourtant, après un usage intensif, ils jugent que la promesse du cloud public n’est pas tenue.

Ils sont en effet 94% en France (91% dans le monde) à se faire l’écho de cet opinion négative, selon une étude récente du cabinet Vanson Bourne  visant à explorer le taux de satisfaction des décideurs IT utilisateurs de clouds publics, plus spécifiquement pour les workloads orientées données. Les résultats révèlent une utilisation du cloud freinée par les difficultés à gérer de manière optimale les données dupliquées ou réparties sur plusieurs plateformes.

Le cloud source de fragmentation excessive

La gestion des ressources déployées dans le cloud est une activité consommatrice de temps pour les équipes IT. En effet, 45% des personnes interrogées affirment que leur équipe IT consacre désormais entre 30 et 70% de son temps à gérer les données et les applications dans des environnements de cloud public. De nombreuses entreprises ont déployé plusieurs solutions distinctes pour gérer différents silos de données ce qui complexifie leur gestion. L’étude révèle que près de la moitié (49% en France) des entreprises utilisent aujourd’hui 3 ou 4 solutions distinctes pour gérer leurs données les clouds publics. Un cinquième, (11% en France), utilisent même jusqu'à 5 ou 6 solutions distinctes. Un tiers des personnes interrogées dans le monde (23% en France) a au moins quatre copies des mêmes données dans des environnements de cloud public. Les personnes interrogées sont préoccupées par la mobilité et la gestion des données entre les environnements sur site et les environnements de cloud public. Cette situation se traduit par des préoccupations à plusieurs niveaux :

  • difficultés à assurer la sécurité des données : 57% 
  • respect de la conformité : 41%
  • maîtrise des coûts de stockage : 44%. 
Déconnexion entre la direction et le département IT

Le passage au cloud se fait aussi souvent dans un contexte de difficultés à répondre aux exigences des dirigeants. Près de neuf personnes sur dix (88% dans le monde et 96% en France) déclarent que la migration vers le cloud public s’est faite à l’initiative de la direction et près de la moitié de ces personnes (47% en France) considère qu’il n’est pas simple de tirer le meilleur parti du cloud public.80% des personnes interrogées, expliquent en effet que leur direction estime que la protection des données stockées dans des environnements de cloud public relève de la responsabilité du fournisseur ce qui est fondamentalement faux. On constate que les dirigeants confondent trop souvent la disponibilité des données avec leur protection ou leur récupération.

La fragmentation, dernière barrière à une utilisation optimale du cloud public

Malgré ces difficultés, plus de neuf personnes interrogées sur dix (91%, en France) estiment que le cloud public offre un service précieux. La presque totalité majorité (98%) pense que le stockage de données dans le cloud public par leur entreprise devrait presque doubler entre 2018 et fin 2019, avec une hausse estimée à 93% en moyenne. Les différentes réticences mentionnées plus tôt ne suffisent pas à freiner la marche vers le cloud, y-compris vers les environnements multi-cloud, qui s’imposent comme une solution technologique évidente pour de nombreux besoins. Reste à traiter efficacement la problématique de la gestion des données dans les clouds de différents fournisseurs. 

Neuf personnes sur dix en France estiment que l’utilisation du cloud public serait plus facilement optimale si des solutions étaient mises en place pour résoudre les problèmes de fragmentation des données dans leurs environnement multi-cloud. Selon ces personnes l’élimination de la fragmentation des données dans les environnements de cloud public présenterait de nombreux avantages. Elle leur permettrait notamment de bénéficier d’informations plus utiles grâce à l’analyse et l’intelligence artificielle (42%), de proposer une meilleure expérience client (39%), de contribuer au maintien ou à l’amélioration de la réputation de la marque et de la confiance en réduisant les risques de non-conformité (46%).

Le problème ancien des silos de données est susceptible d’atteindre une toute nouvelle dimension avec le cloud. Lors de la mise en place de nouveau services ou de la migration de services existants, il est essentiel de réfléchir à cette problématique, de bien comprendre le cycle de vie des données et leur voyage au sein des clouds pour mettre en oeuvre les solutions permettant non seulement de maîtriser la prolifération des données, mais aussi d’en retirer le plus de valeur possible.

1. Etude 2019 Mass Data Fragmentation in the Cloud: Global Market Study menée sur un échantillon de 900 responsables IT internationaux dont 100 français (+ Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Australie et Japon).