Un an après son lancement, Google Chrome peine à s'imposer

Google Chrome pointe à la quatrième place des navigateurs les plus utilisés à travers le monde, juste devant Opera mais derrière Safari. Pourtant, les projets visant à revitaliser sa part de marché ne manquent pas.

Avec une part de marché de 3% en août 2009, à des années-lumière d'Internet Explorer (67%) et de Firefox (23%) selon Net Applications, Chrome souffle sa première bougie en laissant un impression de réussite en demi-teinte. Nul doute en effet que Google devait s'attendre à mieux, un an après sa sortie en fanfare le 2 septembre 2008.  

Surtout que le navigateur Web affichait d'entrée un bon nombre de qualités : performance d'exécution des codes Javascript, processus d'exécution distincts par onglets, moteur de rendu Open Source (Webkit)...

Cela étant, même avec un taux de pénétration à la traîne, Google a toujours de quoi se consoler. De quelle façon ? En suivant par exemple l'évolution de la part de marché de son ennemi juré : Internet Explorer. Alors que le navigateur de Microsoft affichait une part de marché de 75% en août 2008, cette dernière a en effet fortement dévissée (de 7 points) en un an.

Sony a craqué pour intégrer Chrome dans plusieurs configurations systèmes Vaio

Google a également plus d'un atout dans sa manche pour espérer s'attirer les faveurs des utilisateurs. Premier axe : proposer son navigateur par défaut dans des configurations systèmes via des partenariats OEM.

Une démarche annoncée dès novembre 2008 par le vice-président de Google, Sundar Pichai, au détour d'un entretien avec Times Online. Et qui se concrétise aujourd'hui grâce à Sony, premier constructeur à se jeter à l'eau en proposant le navigateur de la firme de Mountain View par défaut dans ses configurations Vaio en Amérique du Nord - mais sur quelques modèles seulement de sa gamme.

Le deuxième axe visant à accroître le taux d'adoption de Chrome passe par son intégration à un système d'exploitation maison. Il s'agit de Chrome OS : un environnement applicatif entièrement en ligne qui vise à concurrencer les systèmes d'exploitation traditionnels, au premier rang desquels ceux de la famille Windows.

A l'inverse des OS lourds nécessitant une installation sur le poste de travail, Chrome OS devrait entièrement reposer sur le navigateur et distribuer à la demande et de façon personnalisée, sur le modèle des extensions Firefox, tout un éventail d'applications bureautiques, groupware ou encore outils métiers.

Dernier axe de la stratégie de Google pour son navigateur : occuper le terrain, et mener la course en tête à l'innovation. Une gageure, certes, quand on connaît les trésors de projets R&D qui se profilent à l'horizon chez ses concurrents, en particulier chez Mozilla (Ubiquity, Weave, Prism...). Mais loin de constituer un objectif inatteignable.

Google vient de lancer la dernière version beta de Chrome 3, proposant entre autres une barre d'adresse intelligente (OmniBox). Le groupe a également mis sur les rails Chrome 4 avec une fonctionnalité ambitieuse de synchronisation des favoris. Mais les utilisateurs sauront-ils récompenser Google de tous ses efforts ? La messe est loin d'être dite.