La révolution collaborative de la téléprésence Des salles de réunions virtuelles aux tickets d'entrée (bien) réels

Après la visiconférence et les conférences Web, les communications visuelles et sonores à distance entre personnes ont franchi une nouvelle étape, sans doute cruciale, avec l'avènement de la téléprésence.

Porté à bouts de bras par l'équipementier réseaux et télécoms Cisco depuis 2006, ce nouveau mode de télécommunication et de collaboration enflamme en effet les entreprises, de plus en plus nombreuses à se laisser tenter. Y compris en France.

"Toutes les entreprises du CAC 40 ont en ce moment des projets de téléprésence, et alors que l'on a pu sentir une première vague d'engouement depuis 2 ans, l'accélération est très forte depuis le printemps dernier ", annonce Philippe Billet, directeur général de Polycom.

Sur le papier, la mise en place de la téléprésence apparaît assez simple : disposer d'une salle de réunion dédiée, prête à accueillir un ou plusieurs écrans LCD de grande taille (jusqu'à près de 5 mètres tout de même), un système de caméras et de micros, le tout reliés par réseau IP.

une séance de téléprésence permet de faire collaborer jusqu'à une trentaine
Une séance de téléprésence permet de faire collaborer jusqu'à une trentaine (voire plus) de personnes simultanément © Polycom


Pour autant, il est un frein de taille à sa mise en oeuvre : son coût. Alors que le ticket d'entrée pour s'équiper en salle de visioconférence débute aux alentours des 15 000 euros, celui de la téléprésence fait exploser le thermomètre du budget IT puisqu'il peut facilement atteindre les 150 000 à 200 000 euros. Voire 300 à 400 000 euros pour les projets haut de gamme.

Sentant le potentiel de ce marché naissant, les fournisseurs ont commencé à se jeter les uns après les autres dans la bataille, en proposant des offres aussi bien concurrentes que complémentaires.

Car pour s'équiper en téléprésence, l'entreprise a plusieurs options : elle peut la mettre en place sur son propre réseau interne en faisant appel à une solution du marché (Cisco, HP, Polycom, Tandberg...), faire appel à un opérateur de services (Easynet, Orange Business Services...) qui lui fournit la solution de téléprésence, ou encore opter pour la location de sessions de téléprésence à la demande dispensées par des sociétés spécialisées (Eyenetwork...).

Le choix de se tourner vers telle ou telle offre dépendant non seulement de l'investissement que l'entreprise est prête à consentir, mais également du niveau de service complémentaire dont elle souhaite bénéficier.

Certains constructeurs ou opérateurs proposant ainsi, en parallèle de leur offre, des services managés et de conciergerie pour la réservation des salles, la mise en relation directe, voire la mise en relation et le service après-vente 24h/24 et 7j/7.

Pour autant, quel que soit le type d'offres choisi, la volonté affichée par les entreprises semble une et indivisible. A savoir, trouver un moyen efficace de collaborer à distance, tout en diminuant les coûts et temps de transport tout en participant - en plus - à la réduction d'émissions de gaz carbonique. 

"Etant nous-même utilisateur de nos propres solutions, la téléprésence nous a permis d'économiser 100 millions de dollars depuis 2006 en coûts complets, et éviter de rejeter dans l'atmosphère plus de 20 millions de mètres cubes de CO2", se réjouit Pierre Ardichvili, responsable développement de marché en charge des communications unifiées chez Cisco.