Les éditeurs historiques à l'assaut de la forteresse SaaS Des leaders sur leurs marchés historiques mais outsiders dans le SaaS

Spécialisées depuis plus de 30 ans dans la vente de licences et d'applicatifs internalisés, les sociétés Microsoft (1975), Oracle (1977) et SAP (1972) sont aujourd'hui à l'orée d'un virage stratégique majeur. Cette (r)évolution à même de remettre en question leur modèle économique est sans aucun doute liée à l'essor du modèle de fourniture de solutions en mode SaaS (Software as a Service) qui est en train de redistribuer les cartes du monde des progiciels.

Avec un marché mondial qui a généré près de 6,4 milliards de dollars de revenus en 2008, en croissance de 27% par rapport à 2007, le SaaS s'impose chaque jour un peu plus comme un modèle dominant de fourniture d'applicatifs aussi bien métiers (Gestion de la Relation Client, finances/comptabilité, ressources humaines, logistique...) que transversaux (messagerie, bureautique, collaboratif...).

Les éditeurs historiques risquent bien de regretter de s'être montrés aussi frileux en matière de SaaS

Précurseur en matière de progiciels métiers en mode SaaS et tout particulièrement des applicatifs de gestion de la relation client (CRM) à la demande, Salesforce.com s'est vu depuis rejoindre par d'autres éditeurs spécialisés dans des domaines aussi variés que l'ERP (NetSuite), la bureautique en ligne (Google, ThinkFree, Zoho...), la gestion du capital humain (Taleo) ou encore la gestion des processus métiers (RunMyProcess). 

Mais alors que ces acteurs spécialisés abordent le marché du SaaS sans inhibition particulière, ce n'est pas le cas des acteurs historiques comme Microsoft, Oracle et SAP qui n'ont pas a priori intérêt à scier la branche sur laquelle ils sont assis : celle des revenus générés par la ventes de logiciels internalisés.

Conscients que la fourniture d'applicatifs en mode SaaS atteindra un jour le stade de la maturité et sera adopté par une large majorité d'entreprises (aussi bien TPE/PME que grands comptes), ils ont commencé à mettre les pieds dans le grand bain du SaaS. Avec, un jour, le risque de regretter toutefois leur excès de frilosité.

"Bien que la situation économique actuelle constitue une extraordinaire opportunité pour le SaaS, il faut bien se rendre compte qu'il n'y aura pas de place pour les éditeurs qui croient être en mesure de produire aussi bien des applications internalisées traditionnelles que conçues pour un usage reposant exclusivement sur le Web", prévient Louis Naugès, président et fondateur de Revevol.