Emmanuel Obadia (Sage) : "L'ergonomie des solutions doit être prise en charge directement par les DSI"

Entre interfaces riches, mash-up, et widgets, l'éditeur de progiciels de gestion ne manque pas d'ambition pour rénover ses applications. Troquer le mode licence pour du locatif n'est pas encore la priorité.

Comment s'articule votre stratégie Web 2.0 ?

Notre stratégie Web 2.0 couvre plusieurs aspects. Tout d'abord technologique et qui représente une avancée en termes d'ergonomie de nos solutions aussi bien sur Sage ERPx3 que pour la suite financière Sage 1000. Nous faisons reposer ces offres sur des briques Ajax, des flux RSS mais également sur un portail Web qui fonctionne sous mode widgets.

Ce que l'on souhaite à terme, c'est que chaque collaborateur puisse nourrir son portail applicatif en intégrant ses propres widgets et flux RSS. L'autre aspect concerne la notion de collaboratif avec l'intégration de blogs et de wikis aujourd'hui totalement intégrés dans les comportements des utilisateurs. On a de plus en plus le sentiment que le collaboratif amène de la vie dans les ERP et les applications métiers de l'entreprise.

Mais nous ne voulons pas griller les étapes. Nous allons inclure ces nouvelles fonctionnalités collaboratives dans des applications ciblées, en commençant par les ressources humaines. Ce domaine profite à plein de l'engouement pour le collaboratif et la nécessité de partager toujours plus d'informations avec un ensemble d'acteurs de l'entreprise.

Quelles technologies Web 2.0 apportent le plus de valeur ajoutée aux utilisateurs ?

La fonctionnalité de mash-up ou de mélange d'applications présente un grand intérêt pour les utilisateurs qui souhaitent personnaliser le plus possible leurs interfaces. Cette évolution des comportements présente un grand challenge pour les éditeurs qui impliquent des ressources très significatives dans l'ergonomie de leurs applications.

"Les utilisateurs quittent leur environnement de travail desktop pour du webtop"

Les utilisateurs veulent davantage d'interactivité dans leurs applications métiers et la possibilité de drag&drop de leurs flux RSS s'inscrit dans cette logique de ne plus vouloir d'interfaces figées. Les utilisateurs quittent progressivement leur environnement de travail desktop pour un autre de webtop.

L'aspect ergonomique des solutions constitue également une problématique qui doit directement être prise en charge au niveau des DSI. Petit à petit, elles se rendent compte en effet que les utilisateurs s'approprient beaucoup plus rapidement les applications à condition qu'elles soient rapides d'accès, attrayantes et souples d'utilisation.

Comptez-vous accélérez la disponibilité de vos applications en mode SaaS ?

Nous proposons au travers de notre partenariat avec GFI Infogen pour Sage ERPX3 et Sage CRM.com des solutions disponibles en mode Web et qui proposent des interfaces innovantes. Mais nous n'avons pas pour autant vocation à devenir un pure player du SaaS et de l'hébergement. Notre métier, c'est avant tout d'être un éditeur et nous ne comptons pas changer de modèle économique.

Le mode hébergé n'est pas nouveau en ce qui nous concerne. Ce que l'on constate, en revanche, c'est que le SaaS constitue le point de départ d'une nouvelle façon d'accéder aux applications métiers qui ne capte que 2% du marché global du progiciel en France.

Quoi qu'il en soit, en utilisant ce type de solutions, l'entreprise évite des coûts de formation et en conduite du changement permettant de réduire le TCO de l'application. Cela s'explique par la présence dans l'entreprise de collaborateurs qui appartiennent à la "Y generation" qui s'approprie très rapidement les nouvelles interfaces. Mais la culture d'entreprise joue également dans le développement de ces nouveaux usages.

Emmanuel Obadia est directeur des produits pour la division moyennes et grandes entreprises.