Fabrice Roux (Coheris) : "L'analyse prédictive permet d'extraire l'intelligence des données"

Coheris a adopté une stratégie offensive de croissance externe ces deux dernières années. En renforçant son offre CRM avec du décisionnel et de l'analyse prédictive, l'éditeur aimerait se démarquer d'Oracle et SAP.

Comment vous positionnez-vous sur le marché
du CRM ?

Nous sommes présents sur le marché du CRM et du décisionnel depuis 14 ans et comptons plus de 1 200 références clients en France et à l'international. Notre offre couvre 3 aspects du CRM, à savoir le support client et le centre d'appel, la gestion des forces commerciales et l'e-marketing. Concernant le SFA, nous avions déjà renforcé notre positionnement en procédant au rachat de FDV Concept en 2006, tandis que l'acquisition d'Harry Software a permis de rajouter des modules couvrant à la fois le reporting, l'analyse de données que le scoring.

L'aspect datamining est désormais également couvert grâce au rachat de Spad, qui permet à des utilisateurs fonctionnels d'accéder et d'utiliser un ensemble de requêtes et d'algorithmes statistiques à des fins d'analyse prédictive. Alors qu'il est possible de lister et de croiser des données grâce au décisionnel, l'utilisateur pourra maintenant extraire l'intelligence des données et analyser les comportements ou les attentes de ses prospects en analysant ses bases de données de clientèles par le biais du module d'analyse prédictive.

Pour autant, nous n'imposons pas cette fonctionnalités aux utilisateurs, dans la mesure où il reste libre de s'équiper ou non de ce nouveau module. S'il choisit de le faire, il s'interfacera et fonctionnera nativement avec la solution CRM de Coheris.

Allez-vous continuer à étendre la couverture fonctionnelle de vos
offres CRM ?

Ce qui guide notre stratégie, ce n'est pas de chercher à vendre de la technologie aux utilisateurs, mais effectivement de proposer de nouvelles fonctionnalités opérationnelles. C'est cette stratégie qui nous a par exemple conduit à procurer à l'utilisateur un point d'entrée unique aux données de l'entreprise, qu'elles soient bien sûr liées au CRM, mais également à la comptabilité, aux ERP ou encore aux progiciels métiers.

Après avoir écarté une tentative de putsch, la route vers l'opération de LMBO est désormais toute tracée

Pour cela, nous proposons des interfaces et des connecteurs natifs vers ces applications, complétées par la possibilité d'attaquer tout type d'applications en web service et permettre à l'utilisateur d'accéder à ses données de façon transparente.

Nous sommes partis du CRM pour aller vers d'autres briques complémentaires afin de couvrir un spectre large du CRM, du décisionnel, au datamining en passant par l'analyse prédictive et le nettoyage de données avec le module DQM de Spad. Chaque année, nous rajoutons des nouvelles couches fonctionnelles à nos outils de CRM afin de garder un avantage concurrentiel par rapport à SAP ou à Oracle. Mais nous n'avons pas pour vocation à aller vers les couches basses d'intégration ou de gestion d'infrastructures.

Quelles sont vos perspectives de développement ?

La route vers l'opération de LMBO, projet de rachat de l'entreprise par une holding détenue par les salariés de Coheris, est désormais toute tracée après avoir écarté la tentative de putsch menée conjointement par l'ancien président d'Harry Software et l'actionnaire indien Jindal. Aujourd'hui, le management du groupe tout entier est soudé autour d'un projet porteur qui va consister à procéder au rachat de la moitié du capital de la société en s'appuyant également sur l'aide d'investisseurs institutionnels.

Nous estimons que cette opération sera menée à son terme d'ici les 5 prochaines années sachant que nous ne nous interdisons pas, dans l'intervalle, l'opportunité de procéder à des acquisitions de croissance externe. Notre objectif, c'est de développer notre réseau de vente indirecte et tenons à réaliser d'ici 3 ans 50% de notre chiffre d'affaires par ce biais. Cela constitue une véritable révolution de modèle économique car nous étions jusqu'à présent presque exclusivement notre propre intégrateur.

Nous souhaitons également développer notre activité à l'international qui représente aujourd'hui 5 millions d'euros sur les 32,5 millions que nous avons réalisés au global, dont 25 millions issus de notre pure activité d'éditeur sur laquelle nous souhaitons nous concentrer. Nous visons pour notre exercice 2008 une croissance du chiffre d'affaires comprise entre 7 et 12%, même si, grâce à notre changement de business model, espérons faire bien mieux.

Fabrice Roux est P-DG de Coheris.