Jean Mounet (Président (Syntec)) Jean Mounet (Syntec Informatique) : "Le Plan Numérique 2012 apporte des solutions face à la crise"

La chambre syndicale des SSII, éditeurs et sociétés de conseil en technologie réserve un accueil plutôt positif au document d'Eric Besson. Sur le terrain de la formation, les mesures sont jugées très complètes.

Quelle est votre impression générale sur le Plan Numérique 2012 présenté par Eric Besson ? 

Ce plan est tout à fait positif, ce qui ne veut pas dire qu'il ne comporte pas quelques insuffisances. C'est la première fois à ma connaissance qu'un gouvernement français lance une initiative aussi globale. Nous avons assisté à des politiques dans les télécoms, dans l'audiovisuel... C'est le premier plan qui couvre l'ensemble du spectre de l'économie numérique.

C'est la première fois que l'Elysée reçoit 400 à 500 personnes pour discuter de ce sujet. C'est un signal fort qui montre bien la volonté du gouvernement et du président de la République. Nous nous tenons prêt pour accompagner la mise en oeuvre de ce plan. 

Que pensez-vous des mesures proposées pour le secteur du logiciel ?

A lecture de cette partie du plan, j'avoue que je reste un peu sur ma faim. Le document consacre seulement une page et demi à ce sujet, et propose une ou deux mesures. Je note d'ailleurs que le domaine du jeu vidéo y tient une place équivalente. Même si ce secteur est intéressant, son poids économique est sans commune mesure avec celui de l'industrie du logiciel dans sa globalité.

D'ailleurs, le plan envisage la création d'un fonds pour les jeux vidéo à l'image de ceux mis sur pied pour l'audiovisuel et le cinéma. C'est une mesure que nous portons depuis longtemps pour l'ensemble du secteur logiciel, et dont l'application aurait dû être proposée de manière plus large.

"Il est légitime de se demander quel budget sera alloué à la mise en œuvre du Plan Numérique 2012"

La volonté de créer un Conseil National du Numérique va également dans le bon sens. Cette instance de gouvernance pourrait avoir un rôle majeure dans le développement de notre secteur.

Et sur la question du soutien aux PME innovantes...

Là encore, je reste un peu sur ma faim. Les initiatives évoquées autour du soutien des PME sont déjà traitées par ailleurs par Christine Lagarde dans d'autres instances.

Pensez-vous que ce plan soit adapté dans le contexte actuel de crise ?

Il est légitime de se demander quel budget sera alloué à sa mise en application. Quel en sera le calendrier, qui sera chargé de le mettre en oeuvre. Beaucoup de questions restent encore en suspend. Mais, comme l'a indiqué Eric Besson dans son allocution, il est clair que ce plan représente une des solutions à la crise.

Le secteur du logicielle sera sans doute plus ou moins impacté par la crise. Il n'en reste pas moins que notre domaine figurera parmi les leviers de reprise de l'activité économique en étant moteur de l'innovation. Je pense donc que la crise rendait encore plus urgent la publication de ce document.

Plusieurs mesures sont mises en avant sur le front de la formation. Vont-elles dans le bon sens ?

Les propositions sont très complètes dans ce domaine. Je note en particulier l'intérêt des mesures touchant à l'enseignement secondaire et supérieur, en matière d'équipement par exemple. Le plan reprend d'ailleurs plusieurs éléments que nous avions mis en avant dans le cadre de nos réflexions avec Xavier Darcos, et la mission E-educ.

Quels autres points vous semblent intéressants ?

Je relève notamment le premier chapitre sur le dividende numérique, la volonté de combler la fracture numérique, et l'équipement des ménages.