Les réseaux sociaux d'entreprises freinés par la peur du changement

Une enquête révèle que moins d'un tiers des sociétés se sont dotées d'un RSE. Incompatibilité avec la culture organisationnelle, crainte de perte de pouvoir de la hiérarchie et coût constituent de puissants freins.

Réalisée sur la base d'un corpus de 110 répondants, parmi lesquels des responsables intranet (21%), directeurs de la communication interne (11%) et DSI (17%), la dernière enquête de Voirin Consultants, cabinet de conseil en nouvelles technologies, confirme la jeunesse des implémentations des réseaux sociaux d'entreprise (RSE).

Ainsi, un peu plus du tiers des réseaux sociaux internes des sondés ont moins d'un an, sachant que la moitié a entre 1 et 3 ans. Ces réseaux sont en majorité ouverts à tous les employés (60,7%), dont les droits d'accès et/ou contenus sont paramétrés en fonction du profil utilisateur (le cas pour 7 RSE sur 10).

Raisons pour déployer un RSE

 

Parmi les leviers de motivation qui ont mené à la mise en place des réseaux sociaux d'entreprise (près de 30% d'organisations équipées) se trouve en premier lieu la demande de la hiérarchie (48,1%), suivie par le besoin émergent relayé par les employés (44,4%), l'obsolescence des solutions existantes (22,2%), la compétitivité concurrentielle (18,5%) et la préparation à l'arrivée d'une nouvelle génération de travailleurs (14,8%).
 

Fiche utilisateur personnalisable, annuaire détaillé et moteur de recherche au cœur des fonctionnalités RSE

Le projet de mise en place d'un réseau social interne est porté en priorité par la direction de la communication interne (48,1%), devant la direction générale (29,6%) et la direction des systèmes d'information (22,2%).

Les fonctionnalités mises à disposition au travers d'un réseau social interne sont nombreuses et variées, parmi lesquelles la fiche utilisateur personnalisable (73,1%), un annuaire détaillé (69,2%), un moteur de recherche (65,4%), le tagging et versionning de contenus (61,5%) mais aussi la possibilité d'éditer/modifier des documents en ligne (50%) et dans une moindre mesure la messagerie instantanée (34,6%). Parmi les fonctionnalités proposées, le commentaire et la recherche de contenus sont les plus utilisées.

Pour favoriser le développement des RSE, plus de trois répondants sur quatre (83,3%) à l'enquête de Voirin Consultants indique l'intervention d'au moins un community manager. Les raisons qui empêchent les organisations de se lancer dans leur mise en place sont aussi bien organisationnelles, financières que sécuritaires.

Un RSE pour favoriser la communication transversale

Ainsi, 61,4% des répondants mettent en avant la peur du changement et/ou la modification des habitudes, le manque de sécurité des informations 40,9%), l'incompatibilité avec la culture organisationnelle (36,4%), la crainte de perte de pouvoir de la part de la hiérarchie (31,8%) et le coût (27,3%), voire le manque de sponsors (27,3% également).

Pour autant, les répondants sont en grande majorité d'accord sur le fait que la mise en place d'un réseau social interne permettrait de favoriser la communication transversale (78,3%), débouchant sur un changement jugé appréciable pour plus de 80% des personnes interrogées.

Des réseaux qui permettraient en outre de réduire la production d'e-mails internes (58,7% des répondants). La moitié des répondants se disent en outre totalement convaincus que les RSE vont remplacer les outils traditionnels de communication déjà en place.