BlackBerry Z10 : le verdict de trois DSI Richard Huré (Fred&Farid) : "J'attendais plus d'innovation"

"J'ai toujours connu, depuis 2002, des flottes BlackBerry, et même les premiers terminaux du constructeur à l'époque où je travaillais chez Havas qui en était équipé. J'ai suivi de près leur évolution. A l'époque, BlackBerry était alors indiscutablement synonyme de très grande qualité, de sécurité et d'innovation. Aujourd'hui, cette technologie est en perte de vitesse, et Android devrait finir par la rendre dépassée dans quelques mois.

richard huré est dsi de l'agence de publicité fre&farid.
Richard Huré est DSI de l'agence de publicité Fre&Farid. © Richard Huré

Chez Fred&Farid, nous sommes montés à une quarantaine de BlackBerry soit 90% de notre flotte mobile à un moment donné avec des modèles Curve, Perl et Bold. Puis, au fur et à mesure des années, nous avons rencontré des terminaux défectueux, des batteries qui se vidaient en 2 heures ou des modèles qui redémarraient sans cesse. Depuis 3 ans, on a clairement constaté que le taux de panne a augmenté.

D'une position de leader à celle de suiveur

Je ne me suis pas précipité fin février pour tester le dernier modèle BlackBerry Z10, et j'ai récupéré ce terminal avec des a priori. Ma première impression a été plutôt bonne, avec une finition correcte, une interface agréable et un bel écran, bien que fortement inspiré de l'iPhone. Le terminal est de très bonne qualité et les performances correctes. Mais vu le timing de lancement, je m'attendais quand même à un niveau d'innovation plus important. Et là, force est de constater que BlackBerry est passé d'une position de leader à celle de suiveur. L'intérêt pour moi dans ces conditions est minime, surtout pour ce niveau de prix et malgré la bonne idée de la fonction Balance scindant les univers professionnel et personnel. BlackBerry aurait dû aller plus loin et introduire par exemple la double SIM. Il y a clairement une carte à jouer dans ce domaine. Concernant le Hub, ce n'est pas eux qui l'ont inventé, il est présent dans Windows Phone 8. D'autant que les messages peuvent s'y mélanger rapidement. Et puis il y a des bugs même si je n'en tiens pas beaucoup rigueur compte tenu du lancement récent de l'OS.

Quoi qu'il en soit aujourd'hui, nous n'avons pas envie de rebasculer notre flotte de terminaux mobiles vers BlackBerry. Nous attendons le prochain Android qui devrait frapper fort. Nous réfléchissons à passer par un constructeur comme Wiko qui propose des terminaux à bon marché autour de 150 euros. Mais pour rester dans la gamme de prix du BlackBerry Z10, je préfère me tourner vers un Galaxy S IV. Côté place de marché, Instagram n'existe même pas sur l'App World. Plus généralement, aucune application que je cherche n'est présente ce qui pose quand même un sérieux problème. Et pendant que les développeurs s'approprient l'OS, Android et iOS sont parfaitement maîtrisés."