Eiffage passe aux tablettes pour piloter les phases finales de ses chantiers

Eiffage passe aux tablettes pour piloter les phases finales de ses chantiers Le géant du BTP s'est lancé dans un projet de transformation numérique. Objectif : digitaliser ses processus de levée de réserves orchestrant la phase finale de ses chantiers.

C'est à l'occasion de leur passage au Business Innovation Center de Microsoft à Issy-les-Moulineaux il y a un an et demi que les équipes IT d'Eiffage prennent conscience du potentiel des tablettes tactiles dans le pilotage de chantiers de construction. "Windows 8 était la dernière brique qui nous manquait pour nous permettre de poser le pied dans ce nouvel univers informatique", explique Stéphane Bonhomme, directeur financier d'Eiffage Systèmes d'Information. "Son interface moderne était suffisamment ergonomique et facile à prendre en mains pour permettre à nos équipes de terrain de passer au numérique, sans oublier qu'il s'agit d'un OS pouvant s'intégrer à notre existant informatique." 

Des gains de temps de 20%

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Capture de l'application tactile OPR Eiffage. Elle est accessible sur le terrain via des tablettes tactiles Windows 8.1 connectées. © Eiffage

Un premier projet accompagné par les équipes de Microsoft France est initié début 2014. Son objectif ? Dématérialiser les processus de levée de réserves : ces modifications ou rectifications à effectuer au moment de la phase finale de livraison d'un ouvrage.

En 6 mois, une première application tactile est développée. Dessinée pour gérer les créations et levées de réserve en BtoB (impliquant équipes internes ou sous-traitants), elle est déployée dans un premier temps pour un chantier d'Eiffage Construction à Arcueil dans le Val-de-Marne.

Le bilan de ce premier déploiement ? "C'est une réussite. La force ergonomique de l'application nous a évité de passer par la case formation. Et nous estimons à au moins 20% le gain de temps réalisé sur le terrain comparé au processus papier jusqu'ici utilisé. Sans compter le temps que nous n'avons plus à passer à corriger les erreurs consécutives au processus manuel précédent, et l'amélioration de la satisfaction client", poursuit Stéphane Bonhomme. 

Des plans reposant sur les maquettes vectorielles des cabinets d'architecte

Un important travail d'intégration a été réalisé avec l'existant. L'application repose sur les plans vectoriels réalisés par les cabinets d'architectes sous-traitants d'Eiffage pour proposer une maquette numérique des bâtiments.

Depuis, l'application est en train d'être intégrée au système d'informations cartographiques (SIG) en cours de mise en œuvre par le groupe. "Cet élément nous permettra d'étendre le projet à d'autres types d'entités internes et de chantiers", commente Philippe Colombel, responsable Projet Applications Métiers chez Eiffage. Car déjà, il a été décidé de recourir à une app équivalente pour la construction du nouveau campus d'Eiffage à Vélizy-Villacoublay (qui devrait ouvrir ses portes durant l'été 2015). De même, la même technologie a été retenue pour gérer les réserves de la ligne grande vitesse entre Le Mans et Rennes actuellement réalisée pour le compte de RFF. Un chantier pour lequel les données de SIG seront effectivement clés dans la gestion du processus, notamment dans le but de géolocaliser précisément les réserves.

Vers l'utilisation d'une telle app en BtoC

Sous l'impulsion de Microsoft, une nouvelle méthodologie de conception d'application (reposant sur la notion de story board et inspirée des méthodes agiles) a par ailleurs été définie. "Elle nous permet de proposer des cycles de projet beaucoup plus rapides sur ce type d'application", constate Stéphane Bonhomme.

Mais le directeur financier d'Eiffage Systèmes d'Information voit déjà plus loin. "Sur la base de ce premier projet, nous planchons sur une application équivalente qui pourrait être utilisée en BtoC, typiquement dans le cadre de la vente d'appartements sur plans aux particuliers", confie-t-il. Par le biais d'une tablette mise à leur disposition, ces clients finaux pourraient ainsi créer directement leurs réserves, puis accéder ensuite à un espace personnel sur un portail Internet pour suivre leur levée... "Ce n'est pas de la science fiction puisque nous pourrions envisager un tel service d'ici fin 2015", précise pour finir Stéphane Bonhomme.