Google prêt à vampiriser les bases installées Lotus

Après avoir lancé un premier raid sur les utilisateurs de Microsoft Outlook, le géant de la recherche s'attaque aux détenteurs de licences Lotus Notes. Principales cibles visées : les grandes entreprises.

Avec ses 145 millions de licences Lotus Notes écoulées rien que sur l'année 2008 (chiffre en hausse de 4% par rapport à 2007 selon les chiffres publiés par IBM), les performances commerciales enregistrées par Big Blue sur sa gamme de produits de travail collaboratif ont de quoi attisé la convoitise de ses concurrents.  Et en particulier de Google, qui vient d'annoncer le lancement de Google Apps Migration pour Lotus Notes.

Une nouvelle arme applicative qui est destinée à convaincre les entreprises équipées en solutions de communication, messagerie et collaboration Lotus, de se tourner vers les Google Apps.

S'exécutant en natif dans l'environnement Lotus Notes, cet outil permet en effet de migrer à chaud - sans interruption de service pour l'utilisateur - les modules de courriel, de gestionnaire de contacts ainsi que l'agenda, vers leurs équivalents Google Apps. Au premier rang desquels Gmail et Google Agenda.

Pour faciliter la tâche de migration vers les Google Apps, 10 comptes Lotus peuvent être basculés en même temps

Afin de faciliter la tâche des administrateurs, et amadouer responsables IT et dirigeants, Google a prévu le coup. Notamment en proposant de basculer jusqu'à 10 comptes simultanément par processus de migration, et en autorisant la reprise de groupes de contacts.

Des différences existent comparé à l'extension Google Apps Sync pour Microsoft Outlook sortie le mois dernier. Tout d'abord, alors que cette dernière ne nécessite aucune autre installation autre que celle du module de migration sur les postes de travail, dans le cas de Google Apps Migration pour Lotus Notes, la création d'un serveur de migration dédié est requise (sous Lotus Domino).

De même, cette première mouture de Google Apps Migration pour Lotus Notes présenterait plusieurs menus défauts - sans doute corrigés ultérieurement. A savoir : l'impossibilité de migrer les notes invisibles, les dossiers de plus de 40 caractères ou encore les fichiers joints de plus de 25 Mo.

Le grand public adhère aux Google Apps. Les entreprises en feront-elles de même ?

Si l'enjeu financier apparaît gigantesque pour Google, reste également à savoir si son audace pour attirer les grands comptes dans son giron se révèlera payante. Certes, le géant de la recherche a déjà gommé le qualificatif de "beta" de ses applications. Mais alors que le grand public adhère en masse aux Google Apps, le monde de l'entreprise hésite à lui ouvrir franchement ses portes, encore apeuré à l'idée de confier à un acteur comme Google ses données internes.

Car malgré quelques annonces sporadiques en France, comme l'équipementier automobile Valeo qui a migré 50 000 comptes utilisateurs Notes vers Google Apps, les exemples concrets de bascule restent encore rares au sein des grandes entreprises.

D'autant que les problèmes à l'égard de la fiabilité (lire notre article du 18/05/2009 : Google encore frappé par la malédiction des pannes) et de la sécurisation de l'infrastructure IT de Google sont loin d'être écartés ; comme l'a ainsi récemment montré le vol d'informations confidentielles effectuées sur le compte Gmail du co-fondateur de Twitter.