Où va SAP ? Le faux départ de l'Entreprise Support

Consciente d'une mutation du marché vers le SaaS, SAP a donc adapté sa stratégie en proposant désormais deux types d'offres progicielles complémentaires : internalisées et disponibles sur la base d'une licence annuelle, ou bien en mode SaaS pour un coût par utilisateur fixe et mensuel.

Mais l'éditeur ne s'arrête pas en si bon chemin. Désireux de conserver des marges opérationnelles élevées, SAP veut trouver un autre moyen de maximiser ses rentrées récurrentes de cash. Et c'est par une augmentation du coût de sa prestation de maintenance en 2008 ( lire notre interview) qu'il pense avoir trouvé la solution miracle.

Face au tollé provoqué par cette annonce et après d'âpres échanges et concertations avec son club utilisateurs (le SUGEN au niveau mondial et l'USF en France), l'éditeur se résigne à mettre de l'eau dans son vin.

Pour éviter d'embraser la polémique et de se mettre à dos ses clients, SAP est revenu sur la hausse forcée de l'Entreprise Support

Au point d'annoncer en janvier dernier la mise en place - effective à compter du 15 mars - d'une offre de support entièrement toilettée. Ainsi, il n'est plus question d'imposer sur 5 ans une hausse du coût de la maintenance de 22% mais de laisser au client le choix du niveau de support qu'il désire.

Concrètement, il pourra choisir de passer à l'Entreprise Support incluant des services à valeur ajoutée (SAP MaxAttention et SAP Safeguarding) garantissant notamment un engagement d'intervention dans les 4 heures en cas d'escalade et une vérification et analyse in situ du fonctionnement optimum du progiciel par un ingénieur maison,  ou bien conserver le Standard Support.  

Dans le premier cas, le prix payé correspondra à 18,36% du coût total de la licence pour atteindre 22% en 2016. Dans le second, il restera à son niveau actuel, fixé à 18%. En revanche, il est prévu que toute nouvelle souscription de licence soit quand même liée à un contrat d'Entreprise Support dont le coût est fixé à 22% du montant des licences. 

Le support, la maintenance et les services apparaissent en tout cas un axe de développement plus que jamais stratégique pour SAP. Et l'arrivée à la tête de la filiale française de Nicolas Sekkaki, patron actuel de la division Global Technology Services d'IBM France, pour remplacer Pascal Rialland en partance pour Omer Telecom, n'est certainement pas un hasard.