Ces Français qui ont réussi à l'étranger dans l'informatique Alexandre Lemaire (Scemi) : "A l'époque, l'offshore, c'était de la science fiction"

 

alexandre lemaire (pdg scemi)
Alexandre Lemaire (PDG Scemi) © Scemi

Voyages. Ce terme est évoqué en premier parmi les centres d'intérêts de son CV. Si Alexandre Lemaire est aujourd'hui revenu en France, son parcours l'a mené loin, et ses activités l'y amènent encore.


Tout a commencé en Australie, dans le Queensland, pour des études en management international. Ensuite, chaque année, Alexandre Lemaire passe plus d'un trimestre à l'étranger : Dubaï, Californie, puis l'Irlande. A l'Ecole de commerce de Paris, les études le rapprochent ensuite des nouvelles technologies. En 2000, Siemens Nixdorf Information System l'embauche pour étudier les possibilités d'externaliser certaines activités en Inde, à New Dehli et à Bombay.



"Cela s'est fait de rencontres en rencontres, car voyager et travailler à l'étranger, c'est plus qu'apprendre une langue et une culture, c'est aussi se constituer un réseau international. Dès l'Australie, j'ai voulu travailler ailleurs qu'en France. Cela m'a mené à Dubaï puis à faire cette mission en Inde. Il faut bien se rendre compte qu'à cette époque, l'offshore c'était de la science fiction", rappelle-t-il. Il se souvient encore des problèmes rencontrés, de langues notamment, et de l'implication nécessaire pour mener à bien le développement de gros logiciels mobilisant 40 ingénieurs. Certains ont même été refroidis.

Mais Alexandre Lemaire engrangera des connaissances alors rares, qui se révèleront utiles et décisives plus tard.

"Il ne s'agissait pas de fuire la France."

Spécialité : l'offshore

Car il va capitaliser cette expérience et cette connaissance du terrain et du marché informatique local.  A partir de septembre 2001, il crée et dirige la filiale française de GSI, la SSII de Bangalore fondée par des Européens et dédiée au développement de projets offshore. Cela va devenir sa spécialité. En 2003, il crée Scemi : une société spécialisée dans le conseil en externalisation offshore. Notamment active dans la saisie et le traitement de données, cette société le ramène en France, tout en faisant de l'international sa raison d'être.

Mais, un événement va le conduire dans l'autre hémisphère. En 2009, il saisit l'opportunité d'acquérir l'un de ses principaux fournisseurs : la société Value Data Services, centre de traitement et de saisie de données implanté à Madagascar. Il y a là "des salariés francophones, bénéficiant d'un bon niveau de formation, à des coûts horaires parmi les plus compétitifs du monde francophone", explique Alexandre Lemaire, qui peut en plus, faire valoir son expertise en matière d'externalisation.

"Il ne s'agit pas d'une fuite de la France. Ma société y paye d'ailleurs ses impôts", précise Alexandre Lemaire, qui doit partir régulièrement sur l'île, mais pour des durées courtes. Car il habite en France, qu'il ne peut abandonner.  "J'ai créée la société, c'est comme mon bébé". Ce qui ne l'empêche pas de vouloir réaliser des acquisitions à l'étranger.