Ces Français qui ont réussi à l'étranger dans l'informatique "Une expérience à l'étranger démontre de la curiosité et une habilité à s'intégrer"

 

marlène ribeiro (executive manager senior - michael page)
Marlène Ribeiro (Executive Manager Senior - Michael Page) © Michael Page

JDNSolutions. Les profils IT français sont-il de bons candidats à l'expatriation ?

Nos ingénieurs sont assez prisés à l'étranger. Ils y ont une excellente réputation et répondent à une demande certaine. Les postes à l'étranger sont attractifs pour eux, en termes de salaires ou de responsabilités, ce qui génère de plus en plus d'expatriation. Cette situation risque de durer. Nous recevons d'ailleurs de plus en plus de CV avec une expérience à l'étranger.

Même si la population IT française est en général bien formée et relativement adaptable, ces profils restent cependant souvent moins mobiles que leurs homologues américains par exemple. En France, la mobilité n'est pas aussi ancrée dans notre culture. En outre, le niveau d'anglais reste encore faible malgré une franche progression depuis quelques années.  

De plus, les profils IT français ne sont pas toujours préparés à des changements conséquents. Aller à Londres est envisageable, mais travailler dans un pays plus lointain, en Inde par exemple, est plus complexe.

Néanmoins, la nouvelle génération de diplômés montre un attrait certain pour les pays exotiques, et a de plus en plus de vécue dans des pays lointains.

"La rémunération risque d'être plus basse en France."

Vers quoi se dirigent les Français qui s'expatrient ?

Beaucoup de profils sont passés par les Etats-Unis. En matière de R&D notamment, cela peut être très intéressant pour certains profils français, car dans l'Hexagone, ce domaine n'est pas toujours aussi valorisé qu'outre-Atlantique. 

Les profils IT se retrouvent également dans le secteur bancaire, sur les places boursières. Le salaire peut alors être une motivation. Ce point est moins vrai pour la R&D où il s'agit souvent de passionnés, pour qui la rémunération est souvent secondaire.


Est-ce difficile de revenir ensuite en France ?

Les profils avec de l'expérience à l'étranger sont prisés des employeurs français, car ils ont démontré leur curiosité et leur habilité à s'intégrer. Pour ceux qui ont quitté leur société et en recherche active d'emploi en France, il n'y a donc en général aucun problème.

En revanche, les employeurs français veulent toujours s'entretenir de visu avec les candidats avant de les embaucher. Ils pratiquent peu la visioconférence, ce qui peut compliquer la tâche pour des candidats expatriés encore en poste.

Ces profils devront aussi souvent s'attendre à faire des compromis concernant leur rémunération, qui risque d'être plus basse en France. Nous devons souvent leur expliquer que nous ne prenons pas en compte leur salaire à l'étranger comme référence pour négocier un salaire français.

Marlène Ribeiro est Executive Manager chez Michael Page International au sein de la division Systèmes d'Information. Auparavant, elle a exercé la fonction de consultante en organisation et systèmes d'information Financiers chez Deloitte puis chez Ineum Consulting. Marlène Ribeiro est diplômée de l'école d'ingénieurs Télécom INT.