Les SIRH entrent de plain pied dans l'ère de la dématérialisation Le SaaS oui, mais pas pour toutes les briques RH
Alors que les logiciels internalisés et client-serveur ont historiquement été à la base du socle applicatif SIRH des entreprises, la situation commence (doucement) à évoluer. Certes, on ne peut pas encore parler de lame de fond, mais les applications et services RH en mode SaaS font plus qu'émerger.
"Le développement et le succès de l'offre d'applications en SaaS transforme considérablement nos SIRH. Nous passons d'un modèle d'achat d'outil SIRH à un modèle de location de service SIRH. Ainsi, plusieurs pays ou plusieurs entreprises peuvent se partager une même application de fond comme le recrutement ou l'administration du personnel", fait savoir Sonia Cluzet, responsable du service SIRH chez Ernst&Young.
Des acteurs du logiciel en boîte encore bien présents
Pour autant, l'engouement des entreprises - poussé par l'éclosion d'offres toujours plus nombreuses proposées par les éditeurs spécialisés - pour les applications RH en mode SaaS est loin d'être homogène en fonction des briques fonctionnelles concernées.
Selon la dernière étude 2009 du cabinet RH Danae Conseils, certaines fonctions RH historiques apparaissent même mieux résister que d'autres. Alors que 54% des solutions de gestion des temps sont en mode client-serveur, la proportion passe à seulement 33% pour la gestion de la formation et seulement 3% pour le recrutement
Un constat qui s'expliquerait en grande partie par la présence des acteurs historiques du logiciel sur le marché. "Le mode Web commence à s'imposer par rapport aux architectures client-serveur mais pas dans tous les processus RH qui composent le SIRH. En gestion des temps par exemple, on est davantage en mode client-serveur", analyse Gérard Pietrement, Consultant associé Danae Conseils
Et Gérard Pietrement de poursuivre : "la raison est liée au fait que dans ce domaine, on recense des logiciels plus anciens qui ont acquis une légitimité auprès des entreprises comme Gestor de GFI par exemple alors que ce n'est pas le cas sur le recrutement où des acteurs beaucoup plus récents et nativement en mode Web sont présents."
"Les solutions Web 2.0 n'ont rien inventé en matière de SIRH si ce n'est un côté habillage de pages plus moderne ainsi que des normes graphiques à jour. En dehors de l'attractivité visuelle, qui reste un élément important, les innovations de ces acteurs sont rares", tranche de son côté François Boulet, directeur général d'HR-Path.