Outils sociaux : les salariés français plus méfiants que jamais

Outils sociaux : les salariés français plus méfiants que jamais En France, seuls 25% des employés estiment que les outils sociaux ont un impact positif sur leur productivité, alors qu'ils sont 46% dans le monde à le penser. 37% des français les assimilent même à des outils de distraction.

Intitulée "Microsoft survey on enterprise social use and perceptions", la dernière étude d'Ipsos réalisée pour le compte de Redmond prend le pouls de la relation qu'entretiennent les salariés aux outils sociaux qu'ils utilisent sur leur lieu de travail. Premier enseignement de cette enquête mondiale (réalisée auprès de 9 908 personnes) : en fonction de leur origine géographique, les employés sont loin de considérer les outils sociaux (réseaux sociaux d'entreprise, microblogging...) comme des leviers d'amélioration de leur productivité. En France particulièrement.

En effet, seuls 25% des 304 employés français interrogés par Ipsos indiquent que les outils sociaux ont contribué à améliorer leur productivité. Une proportion faible qui classe la France avant-dernière sur les 32 pays représentés dans l'étude, tout juste devant les Pays-Bas (24%) et loin derrière l'ensemble des pays (46%). 

Les jeunes persuadés que les outils sociaux sont porteurs de productivité

Le fossé existant entre pays européens est souvent important. En Espagne par exemple, 41% des personnes interrogées estiment que les outils sociaux produisent des gains de productivité, alors qu'en Allemagne elles sont 34% et en Italie 47%. C'est en Chine que l'impact des outils sociaux sur la productivité serait le plus fort : 84% des employés chinois sont persuadés de cet impact positif, contre 34% de leurs homologues américains.

L'enquête montre par ailleurs que plus on est jeune, plus on est persuadé que les outils sociaux sont apporteurs de productivité. Les 18-24 ans sont ainsi 53% à le penser, contre 50% des 25-34 ans, 46% des 35-44 ans et 41% des 45 ans et plus. L'effet d'appartenance à la Generation Y semble ici jouer à plein. En termes de répartition par secteurs, c'est dans les médias, le voyage et la santé que l'on estime les outils sociaux le plus apporteur de valeur ajoutée (52%), à comparer avec des niveaux plus beaucoup faibles dans les services financiers (45%) et l'administration (37%). 

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Part de répondants selon les pays estimant que la productivité au travail a augmenté avec l'utilisation des outils sociaux. © Ipsos / Microsoft

77% des personnes interrogées sont toutefois d'accord pour dire qu'ils aiment utiliser les nouvelles technologies qui les rendent productifs au travail. Mais ils ne sont que 40% à indiquer que les outils sociaux ont débouché sur davantage de collaboration au travail. Par ailleurs, un peu plus du tiers des répondants (34%) indique que le management sous estime le bénéfice des outils sociaux au travail. Pire, les employés interrogés par Ipsos ne semblent pas très poussés par leur hiérarchie à utiliser les outils sociaux : seules 31% des personnes interrogées indiquent que leurs managers ou patrons les ont adoptés, et les encouragent à les utiliser.

Parmi les freins expliquant un usage restreint des outils sociaux en entreprise, on trouve les problèmes de sécurité (68% des répondants au niveau mondial versus 64% des répondants français), mais également une perte de productivité (58% versus 64% en France), des inquiétudes au niveau RH (28% versus 30%), des risques de perte de données (24% versus 13%) et des problèmes de bande passante (19% versus 16%). 

Les employés comptent plus sur leur DSI que leurs collègues pour leur démontrer l'apport des nouvelles technologies

Par ailleurs, 47% des personnes interrogées (et 46% en France) indiquent que leurs managers sont préocuppés par la fuite possible d'informations sensibles via les outils sociaux, et 44% (37% en France) les percoivent comme une distraction au travail. Ils sont également 41% (37% en France) à indiquer vouloir utiliser plus souvent les outils sociaux, mais ne le font pas "de peur d'être perçus par leurs collègues comme ne travaillant pas".

55% des personnes interrogées par Ipsos comptent également sur leur DSI pour leur démontrer l'apport des nouvelles technologies pour faciliter le travail au quotidien, alors qu'ils sont 44% à attendre cela de leurs collègues.

En termes d'usage, les outils sociaux sont principalement utilisés pour communiquer avec les collègues (68% dans le monde versus 60% en France), partager et revoir des documents (50% versus 56%) et adrandir son réseau professionnel (36% versus 19%). A noter que le recours aux médias sociaux pour rechercher des offres d'emploi est mis en avant par 29% des 18-24 ans, contre 16% des 45 ans et plus.

Méthodologie : pour cette enquête Ipsos commanditée par Microsoft, 9 908 personnes ont été interrogées. Elles exercent la fonction d'employé dans des entreprises d'au moins 100 collaborateurs réparties dans 32 pays dans le monde - dont la Grande Bretagne, l'Allemagne, l'Espagne, la France, la Chine, le Mexique, les Etats-Unis, le Canada, le Japon ou encore l'Afrique du Sud et la Russie. Les trois-quarts d'entre eux utilisent au moins un PC, ordinateur portable, tablette ou smartphone dans le cadre de leur travail.