News Feed : comment Facebook sélectionne les contenus ? 2- La sophistication de l'EdgeRank
Les trois piliers de l'EdgeRank se sont sophistiqués. L'affinité va ainsi par exemple toujours s'intéresser aux interactions intervenues sur la page. "Si les like, partages et commentaires ont clairement du poids, les simples clics en ont aussi", rappelle Stéphane Allard de Wisemetrics.
Mais aujourd'hui, comme l'ont expliqué récemment les ingénieurs de Facebook, si l'affinité repose encore sur les interactions entre un utilisateur et ses amis (ou les Pages qu'il suit), les interactions "globales" comptent aussi. Ainsi, par exemple, si peu d'utilisateurs interagissent avec un contenu, ce dernier aura moins de chance d'être mis en avant dans le News Feed d'un utilisateur particulier.
Facebook va également prendre en compte certaines options choisies par l'utilisateur, quand il décide de recevoir tout ou partie des notifications d'une page, ou qu'il indique qu'il est "un ami proche" par exemple. Facebook prend également en compte les feedbacks négatifs - comme les signaux émis par ceux qui choisissent l'option de "je ne veux pas voir ça" discrètement proposée à côté de chaque contenu dans le fil d'actualités.
Le "poids" des contenus, un critère également affiné
Quant au poids et type de publication (vidéo, photo, lien, texte), ils vont aussi toujours jouer un rôle. Mais si, lors de la conception de l'EdgeRank, les vidéos pouvaient avoir un bonus par rapport au texte, c'est aujourd'hui, là encore, nettement plus sophistiqué.
L'algorithme prend ainsi désormais en compte le type de contenu apprécié par chaque utilisateur. Ceux qui cliquent souvent sur des photos pourront ainsi s'en voir pousser davantage. Mais Facebook, toujours à en croire ses ingénieurs, va encore plus loin, et va même s'intéresser au type de contenu avec lequel interagit le plus un utilisateur pour chacun de ses amis (ou chacune de ses pages suivies).
En pratique, "il ne faut de toute façon pas trop privilégier un type de contenu par rapport aux autres, la vidéo par rapport au texte ou au lien par exemple, au risque de ne pas toucher les utilisateurs qui eux, préfèrent ces liens ou les textes", conseille Stéphane Allard.
Quant à la fraicheur, la gestion de ce critère vient aussi de se compliquer. Il y a quelques semaines, Facebook a en effet annoncé un nouvel ingrédient en la matière dans la recette de son News Feed. Appelé le "Story Bumping", ce facteur va pouvoir redonner une deuxième chance à un contenu. Ainsi, si lors de sa première connexion, l'utilisateur n'a pas scrollé jusqu'à un contenu qui a été fortement partagé, liké et/ou commenté, ce contenu pourra être remis en avant lors d'une connexion suivante.
Un autre changement a été annoncé cet été, qui vient là aussi complexifier l'ensemble de l'algorithme : Last Actor. Comme l'a expliqué Lars Backstrom début août, Facebook va aussi se baser sur les 50 dernières interactions réalisées par un utilisateur pour lui proposer le meilleur flux d'actualité. "Mais le réseau social prend aussi en compte l'historique complet", souligne Stéphane Allard.