L'intelligence artificielle : une juste nécessité pour l’avenir

L'IA va modifier pour le mieux notre rapport aux données et permettre de faire progresser la rentabilité et la productivité des entreprises.

Netflix, Spotify, Amazon, Siri ou encore Alexa… La liste des cas d’usage permis par l’intelligence artificielle (IA) ne cesse de s’étoffer tant le spectre des mises en application est vaste. Au fil des mutations que nous traversons, il parait bien compliqué de penser à l’avenir sans surcroit d’intelligence. Un virage essentiel qui semble aujourd’hui inéluctable. Les entreprises doivent en prendre la mesure dès aujourd’hui et s’y préparer, si elles ne veulent pas se retrouver à vivre une deuxième transformation numérique, celle de l’intelligence.

Ce n’est pas le métier qui disparaît, mais la tâche 

Pour intégrer ces changements, la Commission européenne a présenté, en avril 2016, un plan de mesures visant à mobiliser plus de 50 milliards d’euros d’investissements publics et privés pour un marché unique du numérique. 500 millions d’euros seront consacrés aux entreprises désireuses d’aller plus loin dans l’innovation technologique. A la clef, une promesse d’amélioration de la productivité et de la rentabilité dans un marché ultra-concurrentiel à plusieurs milliards de dollars.

En poussant la réflexion plus loin, l’IA va in fine modifier pour le mieux notre rapport aux données. Les entreprises auront tout à gagner à l’utiliser en substitution des tâches de réflexion, de calcul et de programmation basées sur des données, réduisant considérablement le temps autrefois consacré à la planification et mise en place de scénarios. Il faut voir l’IA comme un facteur de libération et de facilitateur dans la prise de décision. De la même manière que le travail sédentaire n’est aujourd’hui plus une norme, l’IA implique de facto une nouvelle façon d’appréhender le travail.

Garder à l’esprit que la peur n’évite pas le danger 

Sans tomber dans des travers futuro-fantasmagoriques où le travail aura été éradiqué pour l’être humain et remplacé par celui des robots, l’IA va bien au contraire accompagner les évolutions des métiers et des fonctions, aider à la maitrise des lignes de productions, répondre aux différents besoins de contrôle et de gestion… pour libérer le travail et ouvrir la voie à de nouvelles opportunités. "L’institut pour le Futur", un think tank californien, explique même dans un récent rapport que 85% des emplois de 2030, n’existent pas encore aujourd’hui.

Grace à l’IA le champ des possibles semble sans limite : que ce soit dans le domaine juridique, administratif, technique ou encore industriel... ce sont des dizaines et des dizaines de tâches qui pourront être prises en charge par des IA spécialisées pour assister les hommes dans leurs missions. Ces derniers se consacreraient alors aux missions qui exigent un jugement empathique, de l‘imagination ou encore des facultés d’abstraction. L’IA ne se substituant pas à l’être humain et au lien social. L'IA ne pourra pas tout faire, les êtres humains devront notamment la superviser.

Pas étonnant alors que l’IA soit aujourd’hui au cœur de toutes les convoitises et des investissements. Selon une récente étude conduite par le cabinet d’audit PwC, l’intelligence artificielle pourrait entraîner une augmentation du PIB mondial de plus de 15,7 trillions de dollars d’ici à 2030. Une opportunité commerciale sans pareille à notre époque. L’intérêt de l’acceptation de l’IA n’est pas que simplement pécuniaire. 

Elle entraine avec elle des changements et des évolutions plus que jamais bénéfiques aux usages des particuliers. Dans le domaine bancaire par exemple, à l’aune des banques digitales, les relations client sont facilitées. Ainsi la Société Générale a choisi un chatbot sur Facebook Messenger pour échanger avec ses clients, BNP Paribas mise sur l’analyse de la data avec la création d’un lab dédié à l’IA pour exploiter les données non structurées de la banque et proposer des services innovants aux clients ou encore Axa Bank qui a investi dans une intelligence artificielle pour optimiser le temps de traitement des dossiers clients. Autant de services qui vont faciliter et fluidifier les échanges, pour la plus grande satisfaction des utilisateurs et apporter des réponses complètes et précises et ce 24h/24, 7j/7.

Dans la médecine également, la révolution de l’IA est en marche. On peut très facilement l’imaginer comme un support intelligent qui n’aurait comme unique but que la prévention en accompagnant les praticiens dans le suivi des patients et offrir un accès quasi universel à une médecine préventive de pointe et ultra-personnalisée. Aujourd’hui, des entreprises utilisent déjà le diagnostic assisté par IA. C’est le cas de i-Nside, start-up strasbourgeoise, qui a développé un logiciel d'intelligence artificielle permettant l'analyse d’images pour diagnostiquer, les maladies ORL. Un nouvel assistant à l’expertise médicale, qui appliqué à d’autres branches, serait un formidable outil de diagnostic préventif, avec une connaissance exhaustive et renouvelée en temps réel.

En France le blocage face à l’IA est plus culturel que professionnel. Nous avons les écoles, les ingénieurs, les savoirs… Mais le problème reste celui de la transformation. Alors que la France peine encore à combler la fracture numérique, les changements que nous connaissons déjà, et ceux que nous anticipons, doivent au contraire favoriser l’inclusion. C’est pourquoi le rôle des pouvoirs publics va être essentiel. Les gouvernements doivent avoir pleine conscience des bouleversements technologiques à venir et les accompagner par des politiques concrètes. Une aubaine pour la France, à condition de saisir la balle au bond. La définition d’une stratégie devrait être présentée par le gouvernement en janvier 2018.