CMSday 2013 : comment optimiser la performance de son site web

CMSday 2013 : comment optimiser la performance de son site web Cache, CDN, extensions... L'événement CMSday a été l'occasion de détailler les leviers d'optimisation web, notamment ceux gérés avec des CMS open source comme WordPress.

"La performance des CMS open source, et la rapidité d'affichage des contenus qu'ils gèrent est toujours un sujet d'actualité. Cela devrait même être une préoccupation plus importante chez leurs utilisateurs", estime Patrice Bertrand, directeur général de la SSLL Smile, dès la keynote d'ouverture du CMSday que son entreprise a organisé ce 25 juin pour la deuxième année consécutive, et dont le JDN était partenaire.

Une autre conférence consacrée précisément à cet enjeu de la performance lui a ensuite permis de rappeler la liste des nombreux impacts de la rapidité d'un site : taux de rebond, nombre de pages par visite, taux de conversion, satisfaction des utilisateurs, et même coûts d'exploitation (de bande passante) ou SEO (la performance d'un site l'aide clairement à être bien indexé par Google). "L'impact des performances est donc massif, direct et puissant", résume le dirigeant de Smile.

Pourquoi le temps de chargement moyen des pages ne s'améliore pas

Or, comme le révèlent plusieurs études, cette performance, mesurée par le temps de chargement moyen des pages, ne s'améliore pas. Les ordinateurs et leurs processeurs sont certes de plus en plus puissants, mais le poids des pages ne cesse d'augmenter (lire notre article : Performance Web : pourquoi les ténors du e-commerce sont de moins en moins rapides). Pour compliquer encore plus l'équation, les utilisateurs sont de plus en plus exigeants sur la rapidité des sites, et la part croissante de navigation depuis des smartphones fait souvent grimper le temps de chargement moyen des pages. Face cet enjeu majeur, les CMS peuvent-ils vraiment aider ?

"Nativement, les performances obtenues avec WordPress vont être assez faibles."

WordPress, sa performance et ses extensions

Le cas de WordPress, CMS open source parmi les plus populaires, est un peu particulier. "Lorsqu'il vient d'être téléchargé, WordPress est neutre, ce qui veut dire que nativement, les niveaux de performance obtenus vont être assez faibles. Mais c'est un CMS fortement personnalisable et extensible, avec des dizaines de milliers de thèmes et d'extensions proposés, qui peuvent à la fois sensiblement dégrader ou améliorer la performance finale du site", prévient Amaury Balmer, directeur technique de beAPI et administrateur et cofondateur de la communauté WordPress Francophone venu apporter son expertise lors de cette conférence donnée lors du CMSday.

Parmi les extensions pouvant améliorer la performance finale du site, ce spécialiste renvoie notamment à celles dédiées à la minification des CSS et JavaScript, une des pistes les plus souvent fortement recommandées pour gagner en performance (lire notre article : 4 astuces pour accélérer l'affichage d'un site Web). Il y a également de nombreuses extensions WordPress dédiées à la gestion du cache, un autre pilier incontournable de la performance des sites Web.

Varnish et les CDN, des solutions pas toujours recommandées 

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De gauche à droite : Patrice Bertrand (Smile), Maxime Fauquemberg (Oblady) et Amaury Balmer (beAPI), lors du CMSday 2013. © JDN

Parmi les solutions de cache envisageables, Varnish est aussi souvent citée, mais cette technologie open source est-elle toujours recommandée ? "Cela dépend du site, et de sa part de contenu statique. Pour des sites servant essentiellement un contenu dynamique très personnalisé, comme Facebook par exemple, l'intérêt sera moindre que pour des sites générant toujours les mêmes contenus statiques, pour lesquels Varnish pourra être une solution particulièrement utile", fait remarquer Maxime Fauquemberg, dirigeant d'Oblady, spécialiste des solutions open source et notamment de Typo 3, également invité à partager ses expériences lors de cette conférence du CMSday 2013.

Les spécialistes interrogés pendant cette conférence thématique sont aussi un peu réservés sur les CDN. Ces technologies spécialisées dans l'optimisation de la diffusion de contenu font des gains de performance leur principal argument de vente, "mais elles conviennent avant tout à des sites d'envergure internationale, devant très fréquemment servir du contenu aux quatre coins du monde", estime Maxime Fauquemberg. Un avis partagé par Amaury Balmer chez beAPI, qui conseille plutôt "les solutions de cache traditionnelles pour les sites s'adressant à des internautes en France".

Performance des CMS : PHP contre Java

Enfin, c'est une question posée à la fin de la conférence qui a permis d'éclaircir une autre problématique fréquemment posée, reposant sur une dualité souvent entretenue : les CMS Java sont-ils plus performants que les CMS PHP ? C'est Patrice Bertrand qui a répondu : "Java a une petite supériorité en termes de performance, PHP étant un peu plus lent dans l'exécution, d'après divers benchmarks purement techniques et finalement assez théoriques. Mais dans la pratique et la vie réelle, les problèmes de performance rencontrées ne viennent en fait jamais du choix pour PHP, mais plutôt des mauvais usages, de développements malheureux, ou d'optimisations négligées".