Comment Seventure Partners est devenu le fonds IT français d'excellence

Comment Seventure Partners est devenu le fonds IT français d'excellence Il vient de recevoir le Prix 2014 Technology Fast 50 du Capital Investissement. Trois acteurs de son portefeuille sont au palmarès du Fast 50, et pas des moindres.

Fort de 520 millions d'euros sous gestion, Seventure Partners est bien l'une des sociétés d'investissement les plus en vue de la place parisienne sur le segment IT. Signe de cette réussite, l'entreprise vient de recevoir le Prix 2014 Deloitte InExtenso Technology Fast 50 du Capital Investissement. C'est en effet la société de gestion qui détient le plus de participations parmi les 50 lauréats du Fast 50 2014, ce classement des acteurs technologiques français alliant innovation et croissance. Elle est ainsi présente au capital de trois d'entre eux, tous BtoB, et pas des moindres : Webinterpret à la 6ème place (dont la solution gère la traduction d'un site d'e-commerce en plusieurs langues), TalentSoft à la 16ème place (sur la gestion des talents en SaaS), et PrestaShop à la 17ème place (solution d'e-commerce open source que l'on ne présente plus).

 

Parrot ou EmailVision parmi les grands succès

bp
David Manjarres est directeur du département ICT de Seventure Partners. © Seventure Partners

Fondé en 1997, Seventure Partners s'est petit à petit imposé dans le paysage français de l'investissement dans le secteur technologique. Egalement positionné dans les sciences de la vie, la société affiche quelques très belles réussites sur le segment IT. "VistaPrint, Parrot ou EmailVision figurent parmi les plus emblématiques", souligne David Manjarres, directeur du département ICT de Seventure Partners.

Sur ce créneau technologique, environ 1000 dossiers passent chaque année sur les bureaux des équipes d'Isabelle de Cremoux. Parmi ces candidats, cinq à six sont retenus. "Nous privilégions en général des entreprises de 500 000 à 1 million d'euros de chiffre d'affaires", poursuit David Manjarres. Seventure Partners se positionne ainsi sur les premiers tours de table. Avec à la clé des participations de l'ordre de 1 à 2 millions d'euros en moyenne. Et la participation à des tours de Series B ou C peut être envisagée. L'idée étant d'accompagner les sociétés pendant 4 à 7 ans en moyenne. Parmi les domaines privilégiés par Seventure Partners figure bien sûr le SaaS, que ce soit sur le front du CRM, de la RH, du marketing ou du data mining. 

Vers de nouveaux succès à la faveur d'un marché du LBO très favorable aux US

Sur le cloud justement, Seventure Partners revendique plusieurs réussites récentes. Le fonds met notamment en avant son investissement dans l'éditeur de système SaaS d'e-commerce Tradoria acquis en 2011 par le japonais Rakuten. Ou encore SquareClock : un autre acteur du SaaS centré sur l'aménagement d'espaces résidentiels, professionnels et de vente, acheté en 2013 par Dassault Systèmes. "Nous suivons de près les services innovants dont l'émergence est permis par les nouvellestechnologies IT", poursuit David Manjarres. "C'est typiquement le cas de Webinterpret", qui a été primé au Fast 50. Seventure Partners se penche aussi sur les solutions IT centrées sur la distribution. "Un secteur qui doit se réinventer pour faire face à l'émergence de l'e-commerce", argue David Manjarres.

Un exemple trop rare dans le secteur IT en France...

Mais Seventure Partners fait partie des trop rares sociétés d'investissement françaises dynamisant l'IT en France. A l'heure où le marché des technologies aux Etats-Unis est le règne de levées de fonds permanentes et de survalorisations, le segment européen du logiciel demeure trop peu soutenu par les investisseurs, alors même qu'il est obligé de sur-investir pour muter vers le cloud. C'est le triste constat que vient de dresser le Truffle Capital à l'occasion de la sortie de son classement 2014 des premiers éditeurs européens. "La situation crée un climat favorable à l'acquisition par emprunt d'acteurs IT européens par des groupes américains", constate Bernard-Louis Roques de Truffle Capital, avant de souligner l'urgence de réorienter l'arsenal français de soutien à l'investissement pour changer la donne.

La situation pourrait néanmoins profiter à Seventure Partners, en lui permettant d'accélérer la vente de certains investissements sur 2015. "Nous ne nous privons pas de réaliser des cessions à des acteurs étrangers. Donc, si des opportunités se présentent pourquoi pas vendre à des acteurs nord-Américains", confirme David Manjarres.