Mathieu Tarnus (Vade Retro) "Le nerf de la guerre n'est pas le taux de filtrage mais le faux positif"

Les éditeurs de solutions anti-spam recensent tous un taux de filtre proche des 100%. Mais l'objectif est ailleurs : il s'agit d'éviter de recevoir de vrais mails dans le dossier spam.

Quelle est la technologie développée par Vade Retro pour lutter contre le spam ?

La technologie est fondée sur des règles heuristiques, élaborées depuis longtemps et mises à jour régulièrement. La décision propre est de décider ce qui est légitime ou non. Vade Retro se base sur des analyses pointues de spams du monde entier. On trouve des éléments dissimulés dans le message qui sont caractéristiques des spammeurs. Notre point fort est de détecter les éléments que créent les spammeurs pour contourner l'anti-spam.

La technologie est fondée sur des règles heuristiques, élaborées depuis longtemps et mises à jour régulièrement. La décision propre est de décider ce qui est légitime ou non. Vade Retro se base sur des analyses pointues de spams du monde entier. On trouve des éléments dissimulés dans le message qui sont caractéristiques des spammeurs. Notre point fort est de détecter les éléments que créent les spammeurs pour contourner l'anti-spam.

On travaille aussi sur l'identification des faux positifs, sur les constructions du message ID et sur l'usurpation d'identité. On se focalise aussi sur les constructions aléatoires d'e-mails (mots farfelus, caractères spéciaux...). En fait, les règles sont très complexes et le but est d'anticiper les prochaines vagues de spam. On ne fonctionne pas comme un antivirus qui s'adapte aux nouveaux virus, on fait en sorte de travailler en amont pour que les spams soient routés automatiquement.

"Notre service en mode hébergé est la grande tendance actuellement"

Que proposez-vous aux entreprises ?

Nous avons deux types de services : les appliances et l'hébergé. MailCube est notre produit sur les serveurs appliance. L'objectif est d'administrer la protection, les règles, selon les utilisateurs.

Notre service en mode hébergé est par ailleurs la grande tendance actuellement car cela génère des économies en termes de machines, mais aussi en bande passante, en stockage...C'est une mode qui plait car c'est un moyen simple d'administrer le parc client tout en étant sûr que les mises à jour sont bien faites.

Après, pour l'administrateur, l'interface comme les manipulations sont simples d'emploi. Pour l'utilisateur, c'est facile aussi. Il peut consulter les messages en spam ou non, mettre en quarantaine, notifier ses absences. L'interface est discrète pour que l'utilisateur puisse travailler sans avoir à voir le logiciel. Toutefois, la nature du service dépend du besoin du client, et l'implémentation diffère par la suite, puisqu'elle est personnalisable.   

Quelle est la principale difficulté rencontrée par un anti-spam ? 

Le nerf de la guerre n'est pas le taux de filtrage mais celui de faux positifs. Le taux de filtrage est à peu près le même entre les différents acteurs du secteur, oscillant entre 99% et 100%.

Le faux positif est un vrai mail qui se retrouve dans les spams. C'est sur ce sujet que la concurrence est la plus rude. Sur ce sujet, nous ne voulons pas utiliser la technologie de Captcha. 

Nous pensons en effet que le procédé est non technologique, et qu'il déplace le problème vers les contacts de l'utilisateur. Car envoyer un e-mail dès qu'un spam est reçu double le trafic. En sachant que le trafic mondial est composé de 90% à 95 % de spam, ce n'est pas très Green IT.

De plus, la pratique est difficile à faire fonctionner pour les entreprises, car on doit automatiquement valider tous les envois. Plus il y a de collaborateurs, plus la technique est limitée, et plus c'est fastidieux. Le but de Vade Retro est d'être le maximum transparent pour l'utilisateur et là, ce n'est pas le cas. La quarantaine doit être minimaliste.