Comment devenir référenceur ? Alexandre Villeneuve (SEO Camp) : "Les formations existantes sont loin d'être suffisantes pour devenir expert"

consultant en seo depuis 2006, alexandre villeneuve est aussi président de
Consultant en SEO depuis 2006, Alexandre Villeneuve est aussi président de l'association SEO Camp © A.Villeneuve

 Alexandre Villeneuve est consultant en référencement depuis 2006 et auteur d'un blog et d'un ouvrage sur sur le sujet. Il est aussi président de l'association SEO Camp. 
 Références : Bouygues Immobilier, BPCE, Chaumet, Vitalia.
 Diplômes : IUT Laval (DUT SRC), IFSIC Rennes (licence en informatique), INSEEC Paris (école de commerce).
 Formations SEO suivies : un cours d'initiation à l'IUT SRC



JDN Solutions. Quelles sont selon vous les bonnes formations en matière de SEO ?

Alexandre Villeneuve.
Aujourd'hui, il n'y a qu'une poignée de formations qui proposent de vrais volumes d'heures de SEO. L'association SEO Camp a recensé une petite vingtaine de formations de plus de 10 heures par an, ce qui, sans être négligeable, reste insuffisant pour devenir expert.

Je pense qu'il ne faut cependant pas se "bloquer" sur les formations, et apprendre par soi-même, lancer des sites, tester... Un portfolio sera toujours plus efficace qu'une ligne de formation sur un CV.

Doit-on avoir des connaissances informatiques pour faire du SEO ?

Tout référenceur, même à vocation éditorial, doit avoir acquis certains fondamentaux techniques. Ceux-ci sont finalement assez simples à acquérir, car ils se limitent souvent au HTML. Pour les sites avec un volume de pages important, il faut souvent des connaissances plus approfondies en développement pour être capable de concevoir des outils adaptés à ces besoins particuliers.

Mais, plus généralement, la connaissance informatique est surtout utile pour échanger avec les développeurs en interne ou les agences Web des clients. En effet, il n'est pas rare qu'ils trainent des pieds à faire le travail inhérent au SEO. Il faut alors trouver des consensus et parfois lorsqu'ils évoquent une "impossibilité technique" leur prouver la faisabilité.

"Le référenceur doit être diplomate et savoir trouver les mots qui feront consensus."

Quelles autres compétences vous semblent obligatoires, et comment les acquérir ?

Le référenceur doit traiter avec de nombreuses contraintes, elles peuvent être techniques, mais elles sont plus souvent d'ordre du design ou de l'ergonomie du site. Une bonne connaissance dans ces domaines peut permettre de trouver les meilleurs consensus. Si le référenceur doit rendre le site lisible par les moteurs, il ne doit pas le rendre illisible pour les internautes.

Cela vaut aussi pour la partie éditoriale, ce qui est le mieux pour le SEO n'est pas forcément ce que souhaite communiquer l'entreprise : il faut donc trouver les mots qui feront consensus.

Le référenceur doit aussi acquérir une bonne connaissance du fonctionnement des entreprises. Il doit détecter les leviers les plus pertinents en termes de visites, de conversions, mais aussi en termes de marge. Le référenceur doit donc dans certains cas être capable d'analyser les chiffres de l'entreprise, pour trouver ce sur quoi il doit travailler en priorité. En ce sens, il doit aussi s'intéresser au retour sur investissement de ses recommandations, définir des indicateurs de performance et les confirmer avec les outils de Web analytics.


En outre, souvent, dans les grandes entreprises, chercher à fédérer autour du SEO des services (ou filiales), qui parfois ont des objectifs très différents (voire même concurrents), n'est pas de tout repos. Le référenceur doit aussi être diplomate.

Un jeune référenceur devra chercher à acquérir les compétences au fur et à mesure de ses besoins, mais il ne doit surtout pas se recroqueviller sur la technique. Aujourd'hui, trop de propositions SEO sont jetées aux orties, car le référenceur n'a pas pris en compte les différentes contraintes de l'entreprise pour laquelle il travaille.