Déréférencement : Twenga porte plainte contre Google

Le comparateur de prix affirme que sa visibilité a chuté dans les pages de résultats de Google. Les acteurs du référencement confirment.

Le comparateur de prix Twenga attaque Google devant la Cour européenne pour abus de position dominante, révèle nos confrères de la Tribune. "Twenga est déterminé à obtenir qu'une concurrence saine et loyale soit instaurée sur le secteur vertical du shopping", a commenté sur Twitter son P-DG, Bastien Duclaux, qui n'a jamais fait mystère des problèmes de visibilité rencontrés par son comparateur de prix, notamment depuis le déploiement de Google Panda en France. Ainsi, le 14 aout dernier, juste après l'entrée en production de mise à jour de l'algorithme en France, il faisait savoir sur Twitter, que "Google avait donc décidé de dégager toutes les plates-formes de shopping de ses résultats et de privilégier son/ses propres services".

Ses outils lui avait en effet permis de constater des pertes de visibilité de plus de 60% pour les comparateur de prix Ciao, Achetezfacile ou Kelkoo... Des chutes de visibilité confirmées par des tiers, comme Searchmetrics, qui estime la perte de visibilité de Twenga à 60% entre juin et septembre 2011, ou comme l'agence Brioude qui évoque, elle, une basse de 26% de visibilité suite au premier déploiement de Panda en France.

 

Google Panda pour favoriser des servcies Google ?

Au même moment, cet été, Bastien Duclaux avait également fait remarquer que "Google Shopping apparaissait maintenant sur toutes les requêtes" qu'il avait pu tester, accusant ainsi Google d'avoir fait, avec Panda, "d'une pierre deux coups ". C'est-à-dire améliorer le référencement d'un de ses services, tout en pénalisant la visibilité de ses concurrents. C'est en tout cas, ce que devrait plaider Bastien Duclaux, à Bruxelles, dans cette accusation d'abus de position dominante. A noter que si la perte de visibilité des comparateurs de prix cités a été constatée par plusieurs spécialistes, ces derniers n'ont pas relevé les gains de visibilité des services Google, et n'ont pas conclu que tous les comparateurs de prix avaient perdu en visibilité.

L'accusation de Twenga rejoint donc celles des comparateurs de prix Ciao ou Foundem, mais aussi celle du moteur de recherche français Ejustice.fr, qui estime avoir été intentionnellement déréférencé par Google. Ces accusations ont d'ailleurs initié une vaste enquête de la commission européenne cherchant à faire la lumière sur l'éventuel abus de position dominante de Google. Ce dernier, dans son Guide officiel de l'Optimisation pour les moteurs de recherche, qu'il propose gratuitement, déconseille cependant clairement l'indexation "de pages ressemblant à une page de résultats de recherche". Ce qui est le cas des pages de résultats d'un moteur de recherche tiers, comme celui d'un comparateur de prix.