Dossier SEO : comment bien désoptimiser

Désoptimiser : une nouvelle tendance du SEO... Qui l'eût cru ? Un métier qui porte dans son nom le terme d'"optimisation" en est donc arrivé à vouloir aujourd'hui brider cette optimisation, ou la cacher le mieux possible. Car elle a pu aller trop loin, vers la "suroptimisation". Mais surtout parce qu'elle peut aujourd'hui vite devenir trop risquée, à l'heure où Google peut la sanctionner sans ménagement, en déployant ses filtres Panda ou surtout Penguin, et en distribuant ses pénalités manuelles.

sylvain richard, fondateur de l'agence web et seo axenet
Sylvain Richard, fondateur de l'agence web et SEO AxeNet © S.R.

"Les SEO peuvent aujourd'hui passer beaucoup de temps à désoptimiser", confirme le spécialiste Sylvain Richard, à la tête de l'agence spécialisée AxeNet, créée il y a dix ans. "Et cette désoptimisation revient souvent à nettoyer les liens qui pointent vers le site à référencer, pour qu'ils paraissent plus naturels, et moins optimisés. Le gros de ce travail de désoptimisation porte donc bien sur le netlinking", détaille le référenceur. Pour le directeur de l'agence WAM-Référencement, David Eichholtzer, aussi, le travail de netlinking a évolué, et "il doit aujourd'hui être résolument plus orienté vers la qualité que la quantité."

Ces tendances s'expliquent. Ces derniers temps, Google a multiplié les "actions" manuelles pénalisant le référencement des sites qui bénéficiaient "de liens artificiels", trop optimisés et finalement pas assez naturels, et le filtre Penguin semble aussi bien viser les abus de "suroptimisation" en matière de netlinking.

Des ancres de liens trop parfaites pour être naturelles

Qu'est-ce qu'un netlinking trop optimisé ? Les liens non naturels, ou suroptimisés, sont souvent trahis par leur ancre, trop parfaite, c'est-à-dire correspondant trop souvent exactement aux requêtes sur lesquelles le site veut se positionner.

"Le moteur peut trouver louches des ancres trop parfaites"

Le comble de cette suroptimisation ? Lorsque l'ancre n'est même pas en français. Par exemple quand l'ancre est "rachat credit", car cette requête, sans accent, est plus tapée que "rachat de crédit", pourtant plus français... Autre exemple : l'ancre "agence création site web" peut correspondre à une requête intéressante, mais reste finalement inutilisable dans un texte en français correct.

En fait, naturellement, très peu d'ancres vont correspondre parfaitement aux requêtes visées... Les "vraies" ancres naturelles et donc non suroptimisées, vont être très variées, et vont ressembler au nom de domaine, à "cliquer ici", à "visiter ce site"... Elles vont contenir des phrases entières, ou se fondre dans des images. Mais elles ne vont pas miraculeusement se limiter aux requêtes les plus stratégiques pour un site.

Or, Google regarde avec attention les ancres, et "le moteur peut trouver louche, c'est-à-dire non naturel et suroptimisé, que plus de la moitié d'entre elles soient parfaites... Et c'est évidemment encore plus louche lorsqu'elles ne sont même pas en français correct", avertit Sylvain Richard. Bref, l'ancre concentre souvent les efforts de désoptimisation. "C'est l'un des points majeurs, mais ce n'est pas le seul", nuance le SEO.