Podcasts, émojis et refonte de site : Google répond à vos questions

Podcasts, émojis et refonte de site : Google répond à vos questions Vincent Courson, outreach specialist chez Google, répond à cinq questions issues des professionnels du référencement sur le contenu, les podcasts, les émoticônes, le crawl de la pagination et d'un site en refonte.

Les référenceurs français ont de nouveau utilisé notre formulaire* pour interroger Vincent Courson, outreach specialist chez Google. Au menu du mois de septembre : l'interprétation du contenu par l'algorithme de Google, l'influence des émojis sur le référencement, l'optimisation des podcasts, le crawl d'une pagination de listing en Ajax et le délai de prise en compte d'une refonte. 

Vincent Courson, outreach specialist chez Google. © VC

Comment les algorithmes de Google comprennent une page avec des contenus variés, comme "autres métiers", décrivant une dizaine de postes qui n'ont rien à voir entre eux, à part le secteur auquel ils se rattachent ?

Vincent Courson. Une page en particulier peut inclure beaucoup de types de contenus différents : un article, un logo, un menu, une ou deux colonnes latérales, du multimédia (vidéo ou photos), etc… et tous ces types de contenus ne sont pas "égaux" aux yeux de Google. Afin de savoir si une page web répond à la requête d'un utilisateur du moteur de recherche, nos algorithmes doivent comprendre quel est le "contenu primaire" de la page en question, et si ce contenu primaire apporte de la valeur ajoutée pour l'internaute. Sur l'exemple ci-dessous, le "contenu primaire" sera sans doute l'article lui-même, le texte que l'internaute est venu lire pour trouver une réponse, qui est entouré par un contenu "autre."

Contenu primaire et "autres" contenus sur une page we © Google

Pour revenir à l'exemple qui était dans la question, il m'est évidemment difficile de donner une réponse générale qui s'appliquerait à un cas particulier ou un autre (sans compter qu'il peut y avoir beaucoup d'autres facteurs qui entrent en ligne de compte), mais théoriquement : 

Il est tout à fait envisageable d'intégrer une section "autres métiers" ou "autres offres d'emploi" sur une page dont le sujet principal est un métier ou une offre d'emploi spécifique. Dans un tel cas, l'internaute arrivant sur la page en question depuis les résultats de recherche de Google est là pour consulter ce contenu primaire, et peut ensuite enchaîner sur d'autres pages proposées en bas de page. C'est une pratique plutôt standard. Attention cependant : il faut garder à l'esprit que tout contenu affiché sur une page peut influencer le classement organique de ladite page.

En revanche, si on crée une page qui ne contient qu'une liste de 10 métiers ou offres d'emploi qui n'ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres, c'est cette liste qui devient le contenu primaire de la page. Dans le meilleur des cas, Google pourra comprendre que cette page représente la section "autres métiers de catégorie X, Y ou Z", mais il se peut également que la page soit simplement interprétée comme "autres métiers."

(Au passage : pour lister des offres d'emploi sur un site, on pourra utiliser les données structurées JobPosting, qui aideront googlebot à comprendre les détails du contenu de chaque page d'offre d'emploi.)

Quel impact l'utilisation d'émojis intégrés dans le contenu d'une page a-t-il sur le référencement de cette page ?

Vincent Courson. Lorsque l'on crée du contenu, il faut toujours se demander si le contenu en question est découvrable et indexable par les robots d'exploration des moteurs de recherche. Dans ce cadre, les emojis peuvent avoir un impact négatif sur le référencement d'une page si le simple fait de les intégrer rend le contenu difficile à interpréter, même pour un lecteur humain.

Excepté cette problématique de compréhension du contenu, il n'existe pas de consignes spécifiques ou de "best practices" pour l'utilisation d'emojis. Si leur utilisation peut permettre plus d'interaction avec votre audience la plus adepte de communication visuelle, foncez !

Sur quelle technologie et quels critères repose le référencement des podcasts et donc, comment coller au mieux aux attentes de Google pour faire référencer ses contenus audio ?

Vincent Courson. Les podcasts semblent de plus en plus à l'honneur ces temps-ci, et c'est génial ! Personnellement, je m'y suis mis il y a quelques mois, et ma consommation est en augmentation constante. Je recommande par exemple ce long entretien (en anglais) avec Matt Cutts dans le "Internet History Podcast."
La première chose à comprendre lorsque l'on envisage de "diffuser un podcast sur Google" est le fait que la SERP traditionnelle est très loin d'être l'unique canal de visibilité pour ce contenu. Grâce à son format "audio," un podcast peut être consommé ailleurs, et notamment dans des produits ou sur des plateformes plus conversationnelles ou interactives. Un podcast configuré correctement peut ainsi apparaître sur les surfaces suivantes (la liste pourrait évoluer à l'avenir) :

  • Le moteur de recherche Google Search, sur tous les navigateurs
  • L'application Android Google Search (requiert la version 6.5 ou supérieure)
  • L'application Google Podcasts
  • Chrome pour Android
  • Android Auto

Ainsi, on comprend l'intérêt de tenter d'optimiser la visibilité de son contenu, pour toucher l'auditeur là où il se trouve, à travers l'appareil qui lui convient le mieux, que ce soit son smartphone ou sa voiture. Mais avant même de parler optimisation, il faut s'assurer que l'accès à ce contenu est possible (de la même manière qu'une page web doit être découverte et interprétée par Googlebot avant d'être servie dans les résultats du moteur de recherche. 

Il existe un ensemble de recommandations technique et qualitatives à suivre :

  • Les consignes techniques sont plutôt logiques et claires :
    • Le flux RSS du podcast doit respecter les spécifications RSS 2.0 ainsi que nos exigences en matières de flux.
    • Le flux doit contenir au minimum un épisode.
    • Le podcast doit être associé à une "page d'accueil." En gros, c'est une page unique qui décrit le podcast, et que vous créerez sûrement de toute façon, pour la visibilité du podcast dans le moteur de recherche, ou pour avoir une page web partageable par vos visiteurs.
    • Googlebot doit avoir accès à toutes les ressources listées ci-dessus (la page d'accueil, le flux RSS, et les fichiers audio). Assurez-vous que le fichier robots.txt est en règle, et qu'aucun meta tag noindex ne s'est glissé par là.
  •  La page d'accueil du podcast doit respecter nos consignes aux webmasters, y compris les consignes de qualité.
Un exemple de flux de podcast avec deux épisodes. © Google

Une fois que cette configuration technique est faite, vous pouvez alors vérifier comment le podcast sera présenté dans les produits Google en utilisant les outils créés dans ce but (les Podcast Publisher Tools). Et vous pouvez utiliser d'autres outils pour vous assurer que Google dispose de la version la plus récente de vos contenus à tout moment.

On peut alors parler d'optimisation de la visibilité de son podcast ! Les conseils sont ici très similaires que ceux qui existent pour des pages web traditionnelles : "concentrez-vous sur l'utilisateur, et Google fera le reste" ! En particulier, cela veut dire : 

  • Créer du contenu de qualité, original, et montrant votre expertise sur un sujet donné. Vous devez apporter de la valeur ajoutée qui puisse renseigner un auditeur à la recherche d'une information particulière. On parle ici bien évidemment du contenu audio du podcast lui-même, mais également des contenus textuels qui vont avec le podcast, ainsi que chaque épisode. On pense notamment aux balises de description et à la page d'accueil. On pourra aussi ajouter une retranscription textuelle de l'épisode, pour aider à la fois les utilisateurs et les moteurs de recherche.
  • Pour représenter votre podcast, sélectionnez une image qui soit unique et extrêmement mémorable : c'est souvent cette image qui constituera le premier contact d'un auditeur potentiel avec votre podcast.
  • Observez ce qui est populaire dans votre marché ou votre niche, et essayez de créer du contenu unique, avec votre marque de fabrique propre !
  • Mettez en place une stratégie de visibilité / communication qui dépasse le cadre du moteur de recherche de Google, afin de tirer parti des nombreuses autres plateformes qui existent dans l'univers du podcast.

Comment optimiser le crawl d'une pagination sur une page de listing avec une interface utilisateur en Ajax permettant d'afficher les résultats en cliquant successivement sur des boutons "Voir" plus à chaque bas de page ?

Vincent Courson. A une époque qui semble maintenant bien lointaine (2009), nous avions mis en place des recommandations spécifiques pour les sites en Ajax. A l'époque, les robots d'exploration "n'étaient pas capables de voir le contenu créé dynamiquement." Cet ensemble de recommandations avait fini par devenir obsolète en 2018 (voir notre article de blog de l'époque), car les technos de crawl ont fait d'énormes progrès en 10 ans. Nous avions atteint un point où nous pouvions interpréter ces pages dynamiques nous-même, sans demander aux webmasters de le faire pour nous.

Cependant, la question qui est posée ici est surtout "comment gérer l'infinite scrolling avec un bouton VOIR PLUS en bas de page" ? La question est pertinente, puisque les robots d'exploration doivent pouvoir accéder à ce contenu. La documentation pour savoir comment gérer la mise en place de cette configuration est disponible ici (en anglais). En une phrase : il s'agit de créer des "pages" qui sont générées quand l'utilisateur clique sur le bouton "voir plus."
Enfin, il est à noter que l'on peut ignorer la mise en place de balises link rel="prev/next" pour les liens entre toutes ces pages, étant donné que ces balises ne sont plus utilisées par Google (vous trouverez plus d'informations dans l'article d'avril des questions à Google sur le JDN).

Nous sommes en pleine refonte de site et je souhaiterais savoir combien de temps il va falloir à Google pour bien prendre en compte les changements apportés ? Comment s'assurer que la transition se passe bien en termes de SEO ? Merci !

Vincent Courson. Pour être honnête, des changements importants sur un site web peuvent mettre beaucoup de temps à être digérés par Google. Cette période sera plus ou moins longue en fonction de la nature du site, et du type de changements effectués. Il est impossible de donner ne serait-ce qu'une estimation de cette période sans connaître les détails particuliers.

Cependant, il existe des conseils généraux à mettre en place pour aider Google à comprendre une migration, ou mise à jour, le mieux possible et ainsi "limiter la casse." Ces conseils sont décrits en profondeur sur cette page de notre centre d'aide, mais en gros : 

  • Divisez votre mise à jour de site en petites étapes
  • Dans la mesure du possible, effectuez le déplacement au moment où le trafic sur votre site est faible
  • Pendant le déplacement, il est possible que le classement de votre site connaisse une certaine fluctuation

Si les URLs des pages du site changent lors de la refonte, alors les recommandations sont plus détaillées, et la migration nécessite plus de préparation. Suivez les 4 étapes de notre documentation.

Si votre refonte change le contenu textuel du site de manière significative, même s'il s'agit "seulement" des éléments de navigation (footer/header, barre latérale), ou si le maillage interne est fortement modifié, alors la visibilité organique du site dans le moteur pourra être impactée. Mais ce n'est pas forcément une mauvaise chose dans 100% des cas : cela peut aussi avoir un impact positif si la refonte est meilleure pour les utilisateurs. 

Si les changements sont de nature plus techniques (par exemple, un passage à un site en full-JavaScript, ou l'utilisation d'un autre framework), assurez-vous d'utiliser l'outil d'inspection d'URL dans Search Console. En particulier, veillez à faire des "Tests en direct" (1) sur vos pages, afficher la page testée (2), et vérifier la capture d'écran (3) pour vérifier que googlebot interprète correctement votre nouvelle page.

Utilisation de l’outil d’inspection d’URL de Search Console pour vérifier en direct comment Google interprète les pages de votre site web. © Google

*Pour comprendre ce que Google veut, il ne suffit pas de bien le connaître, il faut parfois lui parler. C'est ce que le JDN et Vincent Courson vous proposent chaque mois. Postez à tout instant vos questions. Les plus représentatives des thématiques qui intéressent les professionnels seront sélectionnées et envoyées à l'expert.