Accord Yahoo / Microsoft : retour sur une révolution pour le référencement Sébastien Langlois (Aposition) : "Cet accord renforce l'opposition entre deux philosophies de la recherche"

Un accord qui permet de renforcer la force de Bing face au mastodonte Google

Cet accord, attendu depuis tout le monde depuis des années, arrive tard. Il s'agit bien entendu d'une bonne nouvelle pour les annonceurs et l'ensemble des sites, même s'il ne faut pas s'attendre à une révolution dans les prochains mois. Si cela est moins vrai aux Etats-Unis ou dans certaines parties du monde, Google reste le mastodonte de la recherche.

sébastien langlois, directeur général d'aposition.
Sébastien Langlois, directeur général d'Aposition. © JDN Solutions

Cette consolidation est de bonne augure pour le marché du référencement naturel. Et ce pour plusieurs raisons. D'abord, la diversité des acteurs de la recherche est une source d'approfondissement de notre métier. Bing a un fonctionnement différent de Google. Nous avons appris à travailler sur Live, et si aujourd'hui les différences en France ne sont pas toujours perceptibles avec son prédécesseur, travailler sur un nouvel outil est toujours un nouveau challenge.

Le fait de travailler sur plusieurs moteurs, à terme, est aussi une source de travail supplémentaire. Mais à court terme, peu d'acteurs vont réellement travailler leur optimisation sur d'autres moteurs que Google, pour des questions évidentes de rentabilité.

Deux philosophies différentes du moteur de recherche Web

Autres conséquences : le fait que Bing soit le dernier réel challenger de Google sonne l'affrontement de deux philosophies assez différentes de ce que doit être un moteur de recherche. A la fin des années 90, les moteurs étaient conçus comme des outils de recherche faits pour répondre à des requêtes navigationnelles : je tape un ou plusieurs mots clés, le moteur renvoie une liste d'URL de pages, j'en choisis une, je clique et je consulte la page.

"Google et Bing s'orientent vers des modèles économiques différents"

Cette logique d'outil de navigation est encore vraie aujourd'hui, et les moteurs sont toujours des outils plutôt "navigationnels". Mais les moteurs sont surtout utilisés comme outils de recherche d'informations, et dans une moindre mesure pour faciliter des transactions : s'inscrire, télécharger, acheter... (les requêtes correspondantes sont dites "transactionnelles").

Or Google et Bing prennent des chemins différents : Google privilégie la recherche "informationnelle" dans ses évolutions récentes (là ou est l'audience) et Bing privilégie clairement la recherche "transactionnelle" (là ou est l'argent et le commerce). Si cette évolution se confirme, c'est intéressant car cela peut donner une certaine différenciation et surtout des modèles économiques clairement différents.