Adobe ne manque pas d'AIR et rejoint la fondation Linux

En plaçant l'Open Source dans sa ligne de mire, l'éditeur cherche à se démarquer de ses concurrents. Toutes les opérations séductions semblent bonnes pour faire la différence face à Microsoft Silverlight 2.

Mieux vaut tard que jamais. Après IBM, Novell, Oracle, Sun/MySQL et plus de 230 autres membres, fournisseurs et constructeurs informatiques, Adobe rejoint les rangs de la fondation Linux, créée au début de l'année 2007.

L'objectif de ce ralliement est double pour Adobe : montrer son attachement à l'essor des systèmes d'exploitation Open Source - et jeter un énième pavé dans la marre de Microsoft -, mais également profiter de l'occasion pour annoncer la disponibilité, en version alpha, de sa plate-forme Web 2.0 AIR (Adobe Integrated Runtime) sous environnement Linux.

Au-delà des motivations intrinsèques de l'éditeur américain qui l'ont poussées à rejoindre la fondation Linux, la nouvelle de ce ralliement aura en tout cas été particulièrement bien accueillie par Jim Zemlin, ancien responsable exécutif du Free Standards Group (FSG) et dirigeant de l'organisation Open Source, qui a notamment salué "son engagement envers les standards et l'Open Source".

Adobe veut travailler au corps la communauté de développeurs dans son ensemble

Fondant ses plus grands espoirs dans sa plate-forme AIR et tenter de se faire une place au soleil dans le tumultueux - mais très convoité - marché des environnements d'exécution multiplates-formes, Adobe a trouvé en la fondation Linux un adjuvant de poids. Et obtenu une résonance bienvenue auprès des membres de la fondation et de la communauté Open Source, mais pas uniquement.

Car le père des formats Flash et PDF ne compte en effet s'arrêter en si bon chemin et affiche son intention de travailler au corps la communauté de développeurs dans son ensemble. Ainsi, il a mis au point un véritable road show dans les plus grandes capitales européennes (Londres, Berlin, Amsterdam, Paris...) pour promouvoir sa plate-forme AIR, en faisant notamment intervenir en première ligne Ryan Stewart, apôtre des technologies RIA et Web 2.0.

Dans sa version actuelle (Alpha), l'environnement d'exécution AIR, promet déjà de séduire les développeurs familiers de Java (mais aussi de .NET) par la variété de ses composants et fonctionnalités embarqués par défaut (moteur de navigateur libre Webkit, moteur de base de données SQL SQLite, encodage de fichiers multimédias au format H264...).

Reste encore à déterminer si le rapprochement entre Adobe et l'Open Source relève davantage de la solide histoire d'amour que d'un simple flirt de passage. La participation de l'éditeur à l'évènement annuel de la fondation Linux (Annual Collaboration Summit) qui se tiendra à Austin les 8,9 et 10 avril prochains laisse en tout cas à penser que l'union est déjà consommée.