Comment lever des fonds dans le secteur IT ? 10 conseils pour lever des fonds dans le secteur IT

Erik Verkant, directeur régional adjoint de Paris chez Oséo, et Christophe Chausson, fondateur et président de Chausson Finance, deux acteurs des levées de fonds bien connus dans le secteur IT, tordent les coups à certaines idées reçues. Les deux spécialistes se basent sur les erreurs qu'ils ont pu observer pour prodiguer leurs conseils afin d'aider les sociétés, jeunes pousses ou pas, à trouver des capitaux.

christophe chausson, fondateur et président de chausson finance.
Christophe Chausson, fondateur et président de Chausson Finance. © Chausson Finance

1) Savoir se passer d'études de marché

"S'il on avait demandé au XIXe siècle comment les gens imaginaient les transports dans un avenir proche, ils auraient tous répondu qu'ils s'attendaient à des chevaux plus rapides, pas à des voitures", rappelle Christophe Chausson, balayant d'un revers de main la pertinence de certaines études de marché.

Idem pour "des données trop macro puisées dans Google ou fournies par un cabinet de conseil, souvent inutiles, car cela ne donne pas toujours des tendances qui pourraient être réellement profitables pour la société qui souhaite lever des fonds", ajoute Erik Verkant. Le business plan doit également garder une flexibilité, "notamment dans le secteur IT où certains modèles économiques sont encore à définir", rappelle le spécialiste d'Oséo.

2) Un projet plus cohérent que rentable

Cela peut sembler déroutant, mais la rentabilité n'est pas forcément le mot qui va le plus retenir l'attention des investisseurs. Aux yeux d'Erik Verkant, "si le BFR doit certes être maîtrisé, la cohérence du projet importe plus que sa rentabilité à court et moyen terme."

Christophe Chausson est peu ou prou du même avis, et se déclare finalement "plus intéressé par la croissance du chiffre d'affaires que les bénéfices de la société, au moins dans un premier temps car, il faut parfois d'abord, pour aller vite, ne pas se soucier de la rentabilité". Même si cet expert reconnaît que des bénéfices peuvent être attendus "entre 3 et 5 ans".

3) Avoir déjà convaincu des financeurs

Cela peut sembler aussi paradoxal mais pour lever des fonds propres, il vaut mieux avoir déjà levé des fonds, auprès d'amis, dans ses économies, auprès de l'Etat... "L'équipe dirigeante montre ainsi sa capacité à convaincre. Prouver qu'elle peut mobiliser des forces, celles d'amis, de collègues ou de banques par exemple, est un indicateur qui nous intéresse car cela sera de toute façon utile pour l'avenir du projet. En effet, cet atout lui sera utile lorsque la société grandira et ne disposera pas toujours en interne des ressources requises. C'est donc crucial", explique Erik Verkant

4) Avoir déjà convaincu des clients

erik verkant, directeur régional adjoint de paris chez oséo.
Erik Verkant, directeur régional adjoint de Paris chez Oséo. © Oséo

Particulièrement vrai dans le cas d'un éditeur développant une solution Open Source, le nombre d'utilisateurs prouvera l'intérêt de la solution. "Il est donc fondamental de montrer que la solution est utilisée. Un nombre d'utilisateurs en forte croissance est également un indicateur essentiel", explique Christophe Chausson.

Erik Verkant précise également que les premiers clients doivent aussi activement participer au développement de la société et de ses produits. Cela confirme la flexibilité de la société ainsi que sa volonté de répondre au mieux aux attentes des clients et des prospects "C'est un point auquel nous accordons de l'importance", confirme l'expert d'Oséo.