Maurice Ricci (Akka) "Nous allons recruter 1 600 personnes en 2011"

La SSII dédiée à l'industrie annonce une forte volonté de croissance. Développements à l'international et acquistions sont prévus pour 2011.

Société de conseil en technologies, Akka Technologies annonce 400 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 2010. Si l'un de ses pôles est dédié à l'ingénierie industrielle, l'autre se consacre à l'informatique et représente près de la moitié des revenus. La structure compte 5 600 collaborateurs et 45 implantations dans 8 pays en Europe, mais aussi au Maroc et en Inde.

JDNSolutions. Quelles sont les caractéristiques et les objectifs pour 2011 du pôle informatique d'Akka Technologies ?

Maurice Ricci. Ce pôle concentre plusieurs thématiques. Il couvre la conception de solutions informatiques pour l'industrie, les systèmes embarqués, les programmes de traitement de données scientifiques, ou les télécommunications. Les équipes de ce pôle participent à des projets en assistance à maîtrise d'ouvrage, qu'il s'agisse de schémas directeurs de nouveaux systèmes d'information, de communication entre systèmes hétérogènes complexes ou encore d'intégration de nouvelles architectures.

Ces thématiques sont souvent liées à des industries. Par exemple, pour l'un de nos projets dans l'aéronautique nous réalisons le système de navigation embarqué pour des longs-courriers.

J'essaye cependant de lever les clivages entre la mécanique, l'électronique et l'informatique, qui sont les expertises d'Akka. La tendance va vers la mécatronique, qui allie en fait tous ces domaines.

"Notre conquête de l'Allemagne va se poursuivre"

Quant à nos objectifs, nous avons une volonté de développement à l'international très forte. L'objectif est de doubler le chiffre d'affaires réalisé à l'international pour que, d'ici 3 à 5 ans, la moitié des revenus soit réalisé en dehors de l'Hexagone. Aujourd'hui, la France contribue à hauteur de 85% dans les revenus.

Nous concentrons notre développement surtout sur l'Allemagne. Akka y a d'ores et déjà acquis Octogon, société spécialisée dans les systèmes embarqués reconnue dans l'aéronautique, ainsi qu'Ekis, notamment spécialisé dans la sécurité et en soutien logistique.

Cette ouverture en Allemagne va se poursuivre. Nous venons d'annoncer un partenariat avec 3D Contech, aussi reliée à l'ingénierie industrielle. Cela nous permet de disposer d'une base pour accélérer la croissance organique sur le marché allemand. 

Il est aussi prévu que cette croissance à l'international se fasse par des acquisitions, en particulier en Allemagne. Ces opérations logiques s'inscriront dans la continuité de nos activités et devront renfoncer notre présence dans des secteurs sur lesquels nous sommes déjà présents. Quant à la croissance organique, elle se concentrera aussi en France et notamment en Ile-de-France.

Vous avez annoncé un vaste plan de recrutements. Quels profils recherchez-vous ?

En 2010, nous aurons recruté 1 000 personnes. Malgré le trou d'air que nous avons subi à cause de la crise, en raison de nos liens avec l'industrie, et l'automobile notamment, nous avons mobilisé les forces vives pour la création en 2010 d'un centre de R&D dédiée aux technologies alternatives. Il se consacre par exemple aujourd'hui à des développements dans le secteur du M2M. Pour 2011, nous envisageons en effet de recruter 1 600 personnes en 2011. 

"En Midi Pyrénées, nous avons une réelle pénurie de talents"

Le pôle informatique se consacre au développement de systèmes d'information, pas pour des ERP mais plutôt pour leurs briques périphériques. Pour ce pôle, nous recherchons 40% d'ingénieurs juniors, et 60% de confirmés. Ce sont ces derniers qui sont les plus durs à recruter.

Parmi les compétences recherchées, les ingénieurs maîtrisant J2EE et C++ pour le développement de l'embarqué seront notamment appréciés pour notre centre bordelais orienté sur les technologies de guidage et de GPS. A Toulouse, où l'activité reste liée à l'aéronautique, les profils doit être plus largement associés aux NTIC. En Midi Pyrénées, nous avons une réelle pénurie de talents. Nous recherchons également des consultants SAP expérimentés et des chefs de projet.

Comptez-vous développer des activités offshore ?

Notre pôle informatique compte aujourd'hui 300 personnes en Inde, en Roumanie et au Maroc. Il faut se garder de dépasser une taille critique par appât du gain dans ces régions. Ce qui est "low cost" quelque part un jour peut ne plus l'être en peu de temps. En 2010, notre unité low cost était d'ailleurs l'Ile-de-France.

Notre présence à l'international doit aussi surtout nous permettre d'accompagner nos clients français qui souhaitent s'y installer.

Par rapport à la tentation de l'offshore, il faut aussi veiller à garder un équilibre pour préserver notre unité et conserver la lisibilité de notre positionnement. C'est la raison pour laquelle nous avons aujourd'hui les yeux plutôt tournés vers l'Allemagne.

Maurice Ricci est P-DG d'Akka Technologies. Ingénieur de formation, il débute sa carrière chez Renault Automation et travaille sur les problématiques de productivité. Fort de cette première expérience, il crée la première société du groupe en 1984. 25 ans plus tard, Akka est devenu un des spécialistes de l'ingénierie et du conseil en technologies.