Les supercalculateurs gonflent leurs performances

Le premier supercalculateur du classement Top500, Roadrunner, affiche désormais le petaflops de puissance. Il est aussi le plus efficient en matière de consommation énergétique. Les Etats-Unis monopolisent les premières places.

La puissance des supercalculateurs a fait un bond comme en témoigne le dernier classement publié du Top500. Dans son édition précédente, la trentième, les performances des supercalculateurs, après une phase de stagnation, étaient déjà reparties à la hausse. Les architectures multicoeurs et multiprocesseurs permettaient en outre d'envisager le franchissement du seuil du petaflops. C'est en effet chose faite.

Lors du classement de fin 2007, la puissance du premier supercalculateur était grimpée à 478,2 teraflops (478 000 milliards d'opérations par seconde), contre 280,6 précédemment. La croissance est cette fois encore supérieure puisque l'ordinateur le puissant affiche fièrement les 1.026 petaflops. Baptisé Roadrunner il est le premier à franchir ce cap et figure donc largement en tête du classement.

Non content d'être le plus puissant supercalculateur, Roadrunner s'avère également le plus performant en matière de consommation énergétique. Les grosses cylindrées de l'informatique sont donc désormais aussi économes en énergie. Roadrunner est installé au Laboratoire national de Los Alamos, aux Etats-Unis. Il intègre pas moins de 12 960 processeurs, des versions améliorées de la puce IBM créée à l'origine pour la console de jeu, la PlayStation 3 de Sony, ainsi que des processeurs AMD Opteron.

Les 5 premières places monopolisées par les US

L'ancien roi des supercalculateurs depuis novembre 2007, l'IBM BlueGene/L du département américain de l'énergie, est donc relégué à la seconde place avec une puissance stable à 478,2 teraflops. Les trois autres ordinateurs composant le top 5 des ordinateurs les plus puissants au monde ont en commun d'être tous implantés aux Etats-Unis. Il s'agit par ordre décroissant de l'IBM BlueGene/P (450.3 teraflops), du Sun SunBlade x6420 Ranger (326 teraflops), ainsi enfin que du Cray XT4 Jaguar (205 teraflops).

C'est par conséquent l'ensemble du haut de classement de ce nouveau Top500 qui est bouleversé. Préalablement en deuxième place grâce à une machine de 167,3 teraflops, l'Allemagne est reléguée bien plus loin (6e) derrière les nouvelles générations proposées par IBM, Sun et Cray. Du côté des constructeurs, Big Blue reste nettement leader avec 210 systèmes estampillés IBM (42%), contre 183 pour son principal rival Hewlett Packard. Néanmoins ce dernier gagne du terrain. Lors du classement précédent, HP comptait en effet 166 systèmes, contre 232 pour IBM.

Mais en revanche IBM a creusé son avance en termes de performance. Ainsi 48% de la puissance totale fournie par les supercalculateurs l'est par IBM. HP représente 22,4% de la puissance, Dell, SGI et Cray, respectivement 5,4%, 4,4% et 3,2%. En ce qui concerne les processeurs, la concurrence est là moins acharnée et Intel figure loin devant les autres fondeurs en équipant 75% des supercalculateurs du Top500, contre 70,8% en novembre dernier.

Les différences entre nations sont elles aussi très marquées. Les systèmes informatiques hautes performances sont ainsi largement dominés par les Etats-Unis où 257 des 500 supercalculateurs sont implantés. L'Europe a cependant développé son capital et dispose désormais de 184 systèmes, contre 149 en novembre 2007 lors du précédent classement. L'Asie a en revanche reculé de 58 à 48 supercalculateurs identifiés au Top500. En Europe, le Royaume-Uni fournit 53 supercalculateurs et l'Allemagne 46 (31 en 2007).