Nicolas Mirail (Microsoft) : "Ce n'est pas la fin de vie de Windows XP, mais la fin de sa commercialisation"

A l'heure de l'arrêt de la commercialisation de Windows XP, le point sur les canaux de vente concernés. Extension du support et downgrade laissent encore du temps aux entreprises, alors que Windows 7 est en préparation.

A partir du 30 juin 2008, Microsoft arrête la commercialisation de Windows XP. Qui est concerné par cette mesure ? Comment va-t-elle s'appliquer ?
A partir d'aujourd'hui nous avons annoncé la fin de la commercialisation de XP pour certains canaux de vente. Tout d'abord, chez les grands constructeurs comme HP, Dell ou autres, pour lesquels nous arrêtons de proposer Windows XP à la vente. Cette mesure exclu les machines d'entrée de gamme qui pourront toujours être vendues avec Windows XP, compte tenu de leurs ressources matérielles limitées, jusqu'au 30 juin 2010. Autre cas particulier : les intégrateurs de PC sur mesure pourront toujours vendre des PC sous Windows XP jusqu'à la fin de l'année prochaine.

Enfin, nous avons étendu la durée du support de Windows XP pour les clients qui viennent de l'acheter ou souhaitent le conserver. Nos clients bénéficieront de mises à jour jusqu'en 2012 pour les professionnels, et jusqu'en avril 2009 pour les particuliers. Toutefois, pour les correctifs de sécurité, nous nous engageons à délivrer aussi des mises à jour jusqu'en 2012 pour les particuliers. Ce n'est donc pas la fin de vie de Windows XP, mais la fin de sa commercialisation. D'autre part, les entreprises conservent leur droit de revenir à une version antérieure de Windows. Ce droit s'applique pour que les DSI puissent garder un parc homogène, et attendant de posséder suffisamment de licences pour migrer tout leur parc informatique vers Vista.

Où en sont les chiffres de ventes de Vista. Est-ce que ce dernier est vraiment apte à remplacer Windows XP auprès des professionnels ?
Nous en sommes à 140 millions de licences vendues dans le monde, avec une adoption qui s'est accélérée depuis la sortie du Service Pack 1. Selon Xiti, entre 17 et 18% d'internautes viennent sur Internet avec des machines équipées de Windows Vista. Et les utilisateurs sont satisfaits. D'après nos études, les centres d'appels et centres de support n'ont pas enregistré plus d'appels depuis la sortie de Vista. Je pense qu'il y a eu depuis un an un réel buzz médiatique négatif autour de ce système.

"Vista s'est vendu à 140 millions d'exemplaires dans le monde"

Ceci étant, il y a eu, il est vrai des erreurs. Par exemple, nous avons sous-estimé l'immaturité de l'écosystème. Au lancement de Windows Vista, nous avions 256 applications compatibles, contre 2 500 à 2 600 aujourd'hui. Je parle aussi de maturité des drivers. Dans ce domaine, nous sommes passés de 13 000 pilotes disponibles à 78 000 aujourd'hui, un an après son lancement. Il reste un travail à faire auprès des éditeurs mais globalement cela s'améliore. Nous avions mis 2 ans pour déployer 10% du parc entreprise sous Windows XP, et 5 ans pour atteindre les 50%. Aujourd'hui, nous sommes à peu près dans ce cas de figure pour Vista.

En France, des entreprises comme EDF, Total ou PSA ont déjà fait le choix de partir sous Vista. D'autres entreprises sont en train de le déployer mais ne communiquent pas encore dessus. A l'international, on peut citer des clients comme Continental Airlines, Expedia, Virgin, La City ou encore la ville de Zurich. Des ministères s'y intéressent aussi.

Windows Vista n'entre-t-il pas maintenant en concurrence avec Windows Seven ? Quelles sont d'ailleurs vos ambitions pour votre prochain système d'exploitation ?
Nous lancerons Windows Seven sur les mêmes fondamentaux que Windows Vista, mais en faisant attention cette fois à l'écosystème. En termes d'exigences matérielles, Windows Seven sera conçu pour fonctionner sur les machines d'aujourd'hui alors qu'il sortira en 2010. Vista avait été prévu pour le futur, Windows Seven tiendra lui compte de la base installé. D'autre part, nous irons plus loin sur certains domaines comme les gadgets, qui ont déjà bien marché sous Windows Vista. Nous avons annoncé des fonctions tactiles multipoints, et nous révèleront plus tard d'autres fonctionnalités grand public. Nous nous démarquerons enfin sur l'interface graphique.

Par ailleurs, avec Windows Seven, nous repartons sur un cycle de développement produit de 3 ans, que nous utilisions jusqu'à présent avec 95/98 et XP. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser l'innovation à la concurrence.

Il y avait eu un fossé entre XP et Vista, ce qui ne sera pas le cas entre Vista et Windows Seven. Les mécaniques d'administrations seront globalement les mêmes, et le micro-noyau aussi. Cela ne veut pas dire que nous n'allons pas améliorer les choses, mais cette évolution provoquera moins de ruptures.

Avec nos acquisitions dans le domaine de la virtualisation, l'avenir du PC selon Microsoft serait de tendre vers un poste de travail classique utilisant des applications virtuelles. Cela casserait la logique : j'ai Windows 2000, donc je n'utilise que des applications compatibles Windows 2000. Les composants de virtualisation permettront de s'affranchir des couches applicatives.