Philippe Barouk (Magic OnLine) : "En matière de services aux professionnels, les FAI se partagent la clientèle par segments d'entreprise"

Santé du marché, nouvelles demandes des clients, commission Copé, le P-DG du fournisseur d'accès à Internet fait le point sur l'actualité du secteur des FAI pour les professionnels.

Vous annoncez pour l'année 2007 une croissance de 40% de vos bénéfices. Comment expliquez-vous que le marché des FAI pour les professionnels soit aussi fructueux ?

Nous sommes sur un marché en pleine extension, avec une dizaine d'acteurs seulement. Par ailleurs, la concurrence n'est pas frontale, mais capte sa clientèle par segment d'entreprise. C'est un marché qui fonctionne beaucoup par le bouche à oreille.

Bien sur nous avons une équipe commerciale qui fait de la prospection sur Internet, mais nous ne faisons presque pas de campagnes publicitaires. Et puis aujourd'hui le marché s'oriente sur une forte demande en matière de plan de reprise d'activité de la part des entreprises. C'est donc un marché en croissance et à la recherche de nouveautés.

Quelles sont les évolutions récentes de votre offre ?

Aujourd'hui, je pense que les entreprises cherchent à avoir plus qu'un accès Internet. Elles cherchent a avoir de la sécurité, notamment par un principe de sauvegarde. C'est la raison pour laquelle nous proposons désormais une offre avec un principe de redondance.

L'idée, c'est que si la connexion tombe, le routeur crée automatiquement une nouvelle liaison. En fonction des besoins des clients, nous proposons de l'ADSL couplé en redondance avec de l'ADSL, ou du SDSL. Nous proposons aussi du SDSL couplé avec du SDSL ou de l'ADSL. L'offre se nomme Magic Power, et ce n'est pas un simple service de back up, deux réseaux et deux équipements spécifiques sont mis au service du client.

"Tant que l'on gagne de l'argent, cela ne me pose pas de problème de payer une nouvelle taxe"

Que pensez-vous de la proposition de la commission Copé de taxer les FAI pour financer l'audiovisuel public ?

Sur ce point je dois préciser que nous sommes membres de l'ARCEP [ndlr utorité de régulation des Communications électroniques et des Postes]. Mais c'est un dossier que je suis d'assez loin.

Ma position, c'est que tant que l'on gagne de l'argent, cela ne me pose pas de problème de payer cette taxe. Je ne me plains pas du fait de payer des impôts de manière générale, et là, ce n'est qu'un impôt de plus. Mais la question va se poser à nouveau dans 4 ou 5 ans si l'activité devient plus difficile.

De toute manière, les FAI vont répercuter d'une façon ou d'une autre cette taxe sur les consommateurs, ce qui va revenir à une sorte de TVA.

Pour notre part, nous allons faire évoluer nos offres pour proposer de nouveaux services qui vont combler ces nouveaux coûts.