La Mutualité Française mêle virtualisation et montée de version

La fin des supports de version pose un vrai souci aux DSI. Mais celle de la Mutualité Française en a profité pour mener un projet de virtualisation. La gestion applicative est facilitée.

Les solutions informatiques de la Mutualité Française sont gérées par le GPMF, Groupement de Patrimoine et de moyens de la Mutualité Française. Mais le GPMF met à disposition d'autres de ses membres ses solutions, à savoir la FNMF, Fédération Nationale de la Mutualité Française, l'UNPMF, L'Union Nationale de la Prévoyance de la Mutualité Française, le SFG, Système Fédéral de Garantie, et MutRé Union, le pôle de réassurance de la Mutualité.

Une des applications les plus importantes gérée par l'UNPMF se nomme NSI, qui gère le système des 3 tiers de la mutuelle. Cette application gère 414 000 contrats individuels et 107 000 contrats collectifs. L'application est distribuée sur 120 sites en France, via un réseau VPN. Côté infrastructure, 120 à 130 serveurs sont interconnectés sur un SAN.

Pour faire face à l'évolution de la vie des logiciels et des différentes briques qui constituent l'architecture, le DSI du GPMF met en œuvre un projet de migration dont les objectifs multiples doivent permettre de gagner en efficacité.

Dès 2006, la question de la virtualisation fait irruption au sein de la DSI. Une première étude sur la question est alors réalisée. Elle conclut à une nécessité de la mise en place de cette technique, notamment pour des raisons de gain d'utilisation des machines et des gains de gestion des serveurs.

"Oui, nous sommes prisonniers d'Oracle, mais comme nous l'étions auparavant d'IBM !" admet Jean-Christophe Mayery.

En juillet 2007, contact est pris avec le fournisseur de l'UNPMF. Mais celui-ci considère alors que la virtualisation n'est pas assez mature pour la production, et ne devrait conserver que les outils de développement. La DSI de l'UNPMF contacte alors directement HP.

Mais les problématiques de support de version deviennent graduellement centraux. Au départ, l'architecture de l'UNPMF comprenait des serveurs tournant sous HP-UX 11.11, avec la base de données Oracle Application Serveur 4 et une machine virtuelle Java Microsoft. Côté poste client, Internet Explorer est utilisé pour accéder à l'application en ligne.

"Nous avions des traitements batch de plus en plus long, qui débordaient sur la fenêtre de sauvegarde. Donc nous voulions augmenter la puissance de traitement pour ne plus déborder sur le temps de sauvegarde du système", explique Jean-Christophe Mayery.

Surtout, l'entreprise utilise la JVM de Microsoft, qui n'est plus compatible avec les nouvelles versions des bases de données d'Oracle. Une base de données Oracle, en version 4, qui n'est plus maintenue par Oracle. "Oui, nous sommes prisonniers d'Oracle, mais comme nous l'étions auparavant d'IBM !", admet Jean-Christophe Mayery.

La nouvelle architecture comprend donc des contraintes liées à la mise en place de la virtualisation, mais aussi à celle de la montée de versions. Le système d'exploitation des serveurs est passé en mode virtualisé avec HP-UX 11.11iV3, la base de données est mise à jour avec une montée de version vers Oracle Application Serveur 10g. Enfin, la machine virtuelle Java est changée pour passer à une JVM 1.5 Sun Microsystems.

L'intégration est confiée aux équipes en interne et à quelques experts d'HP. "Nous avons fait appel à une équipe HP de 3 personnes. Deux ingénieurs systèmes et un ingénieur bases de données de chez nous ont également travaillé sur le projet. Enfin, 4 personnes des études et projets ont également collaboré".

"Pendant la période de test, nous avons changé pas mal de choses. Les connecteurs n'étaient plus les mêmes, et certains codes n'étaient pas très bien repris. Nous avons dû travailler sur cela, et tout va bien désormais", détaille le DSI de l'UNPMF. "Le premier gain ressenti a été la différentiation de la partie logique de la partie physique, et ce grâce au logiciel HP OpenView".

Pour se former à ces techniques, deux ingénieurs de l'entreprise sont partis en formation deux jours.

Sur la partie backup, c'est Legato Networker d'EMC que nous utilisons. "Nous avons dû adapter un peu notre plan de backup avec les machines virtuelles. Nous sommes passés à un dépôt sur lequel on restaure les machines virtuelles". Mais pour ce faire, Jean-Christophe Mayery admet que le backup doit être prévu dans le projet dès le départ.

Pour le futur, le DSI du GPMF regarde de près la virtualisation applicative. "Mettre en place la virtualisation applicative permettait de simplifier considérablement notre gestion des solutions".