Réduction des budgets IT : que reste t-il pour les PRA ? Bruno Hamon (Lexsi) : "En plus du risque de catastrophe naturelle, il faut prendre en compte les risques de grèves et de blocages des sites"

La diminution des budgets IT impacte-t-elle les projets de PRA et de PCA ?

Non, les clients ne stoppent pas leurs projets de Plan de continuité d'activité du fait de la diminution des budgets informatiques. Au niveau de notre activité de prestataire en sécurité IT chez Lexsi, nous ne percevons pas de ralentissement du marché.

Pourquoi un tel dynamisme, selon vous ?

Il faut voir que ce type de projet n'est pas considéré uniquement comme un centre de coût. Mener à bien un tel projet permet également de restructurer et de réorganiser son système d'information, de le rationaliser, et c'est quelque chose de très recherché aujourd'hui par les responsables informatiques.

Et puis la crise peut également être un incitateur pour les clients à se munir d'un site distant qui permet de reprendre ou de continuer une activité en cas de blocage sur le site principal. Car en plus de la prévention du risque de catastrophe naturelle, il faut prendre en compte les risques de grèves et de blocages des sites. Dans une conjoncture économique tendue, ce genre de chose peut se produire, et disposer d'un site distant dans ces moments là pour faire face à la situation peut permettre de continuer l'activité.

"Dans certains secteurs, comme la finance, la continuité d'activité est jugée critique, quelle que soit la situation économique"

Enfin, il se trouve que certains secteurs d'activité sont soumis à une réglementation précise en termes de conservation et de mise à disposition des données. Il s'agit des secteurs bancaires et financiers, avec les accords Bâle 2, ou encore le secteur de l'assurance, avec les dispositions Solvency. Dans ces cas, la continuité d'activité est jugée critique, quelle que soit la situation économique.

Mais dans un contexte de restriction budgétaire, comment convaincre la direction générale de l'importance de la mise en place d'un PRA, dont le coût est souvent un point saillant ?

Il faut que le DSI puisse convaincre sa direction générale de définir les exigences de continuité du point de vue métier. Ce point d'entrée permet de mettre les directions métiers en face de leurs responsabilités. Cela permet aussi de faire comprendre quels risques pèsent sur l'entreprise en cas de rupture du système d'information.

Mais cette démarche n'est pas évidente car elle a souvent pour conséquence d'obliger les acteurs à faire des choix stratégiques qui vont impacter le budget du PRA. Les compétences de communication des DSI sont donc très importantes pour mener à bien ce type de discussion.

Bruno Hamon est président à l'Afnor des ateliers Continuité d'activité et directeur du marketing et du développement du groupe Lexsi.