Thierry Grenot (Ipanema) : "Nos boîtiers adaptent leurs règles en fonction de l'évolution des objectifs"

L'éditeur se spécialise sur l'optimisaton des grands réseaux et vise non seulement les entreprises étendues, mais aussi les opérateurs. Avec des produits intégrés à leurs solutions métiers.

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Thierry Grenot © Ipanema

Quelle est votre stratégie et votre positionnement aujourd'hui sur le marché de l'accélération applicative ?
Notre approche du marché consiste à vouloir prendre le réseau comme un tout complexe. Cela signifie que nous proposons des appliances chez les clients qui vont avoir des comportements autonomes, et que nous plaçons également un certain nombre d'automatismes au niveau des logiciels de management des performances du réseau. La plate-forme Ipanema est donc bien adaptée dans 2 situations : les grands réseaux, de 100 à plusieurs milliers de points, et les services managés d'opérateurs où, à partir d'un même jeu de serveurs centraux, il va falloir opérer un grand nombre de clients.

Nous proposons deux grands types d'automatismes. Tout d'abord, le management par objectif, où le principe consiste à donner des niveaux de qualité souples, capables de s'adapter en fonction d'objectifs de performances fluctuants. Il s'agit de déterminer d'abord quel est le trafic qui circule dans le réseau et quelles sont les micro-règles de gestion du trafic qui vont permettre de l'optimiser. Le management par objectif sert à la réservation et au partage de ressources. Classiquement, ces règles sont définies au niveau des routeurs, puis échangées sur le réseau d'un routeur à l'autre. C'est un système distribué et coopératif.

Ainsi, pour un responsable réseau, il n'y a plus à gérer qu'un petit objectif en central, quelle que soit la taille de son réseau, ce qui représente une réduction importante de la complexité. Autre avantage, le logiciel est agnostique par rapport au réseau.

Vous ciblez également les besoins des opérateurs de réseau par le biais de votre plate-forme Salsa. Pour quels avantages ?
Notre deuxième type d'automatisme concerne les services opérateurs. Nous avons développé des logiciels centraux qui permettent une forte mutualisation côté opérateur. Celui-ci va déployer des boîtiers Ipanema chez ses clients, et leur offre ainsi du MPLS accéléré. Il récupère de son côté des rapports et résultats qu'il pourra intégrer totalement avec ses solutions métiers. A partir d'une ferme de 2 ou 3 serveurs Ipanema, il peut gérer jusqu'à 5000 sites par serveur et jusqu'à 100 serveurs et plus. C'est vraiment un bon moyen de proposer du service à ses clients et de réaliser des économies sur la quantité.

Une plate-forme intégrée avec les solutions métiers des opérateurs

Cette plate-forme s'interface avec les systèmes d'alarmes, les systèmes d'inventaires et les serveurs d'authentification des opérateurs. Nos serveurs centraux s'interfacent avec les logiciels de l'opérateur. Ils seront pris en compte par exemple par les solutions de facturation. Cette solution va offrir de l'optimisation et de l'accélération de flux. Nous allons aider l'opérateur à bien remplir ces tuyaux, toujours à la limite de la congestion mais sans y arriver. Il s'agit également de garantir la performance des applications pour les personnes et les applications critiques. Enfin, sur la partie accélération, nous réalisons de l'accélération TCP, du caching et de l'accélération applicative.

Pour quel ROI ?
Les bénéfices sont de nature différentes pour l'opérateur et le client. Pour l'opérateur, c'est l'opportunité de créer des services profitables à valeur ajoutée au-dessus de son infrastructure. Il y a une érosion du prix de la bande passante, donc de la valeur du transport. Dans une situation comme celle-là, soit l'opérateur se positionne sur de l'hébergement hard discount, avec de très faibles marges, soit il propose des services supplémentaires à son client. L'utilisation de solutions d'accélération de flux ne s'inscrit pas dans une démarche de réduction des coûts mais d'ajout de valeur.

Pour l'entreprise, l'intérêt d'un service d'accélération et d'optimisation conduit à un bénéfice direct et indirect. D'abord, elle va pouvoir arrêter pendant quelques années d'augmenter ses lignes réseau en se servant mieux de ses ressources. Et cela va être proportionnel au nombre de flux qui passent sur son réseau, ce qui lui assure une meilleure marge pour l'avenir, au fur et à mesure que de nouvelles applications vont venir s'ajouter sur son réseau. La deuxième motivation concerne les économies indirectes, et difficilement mesurables, à savoir la satisfaction des utilisateurs quant à la disponibilité du réseau et des applications.