Par Nathalie Lopez-Saussier (Valtech Technology) : La contractualisation agile, une affaire de bon sens ! Une nécessaire révolution des mentalités

Maintenir un climat de confiance par un dialogue transparent

La contractualisation agile prend le contrepied de l'approche au forfait. Au lieu de chercher à tout prévoir dès le départ, le contrat agile vise à établir et à maintenir un dialogue constant au service du projet et tout au long de la vie de celui-ci.

Là où le contrat au forfait strict se révèle être un obstacle, le contrat agile sait n'être qu'un moyen d'atteindre l'objectif principal d'un projet, livrer aux utilisateurs finaux l'application qu'ils attendent. La mise en œuvre d'un contrat agile passe ainsi par une révolution des mentalités, aussi bien chez le client que chez le fournisseur. L'un et l'autre ont à apprendre à travailler ensemble, et à créer et maintenir un climat de confiance par un dialogue transparent et constant. 

Fixer les règles de collaboration

Avant même sa signature, un contrat agile doit être déjà le résultat d'une réelle collaboration qui vise à restituer au client le pilotage de son projet informatique qui reste libre de réajuster les objectifs en fonction de son besoin. Pour ce faire, il doit fixer les principes de collaboration.

Le fournisseur s'engage sur un niveau de qualité adapté au besoin de son client, plutôt que sur la productivité

D'abord, le client et le fournisseur établissent ensemble la liste des fonctionnalités qui feront l'objet du contrat et la réajuste au fur et à mesure du projet. C'est aussi en commun, qu'ils définissent l'ordre de priorité de chaque fonctionnalité basée sur sa valeur ajoutée métier et qu'ils font une estimation de sa complexité. La constitution de l'équipe projet est aussi le résultat d'une collaboration. Côté client, elle sera composée au minimum d'un responsable produit.

Définir des indicateurs de pilotage commun

Mais le client doit aussi être pleinement impliqué dans la sélection des ressources côté fournisseur. Enfin, c'est également par le dialogue que le client et le fournisseur définissent les indicateurs de bonne marche du projet. Dans ce domaine, la meilleure stratégie consiste à privilégier des indicateurs de qualité, car la qualité fait levier sur la productivité. Pour l'entreprise cliente, des seuils d'anomalies très faibles, se traduiront forcément par un gain de temps dans toutes les étapes futures de la vie de l'application en développement.

Le fournisseur s'engage sur un niveau de qualité adapté au besoin de son client, plutôt que sur la productivité. En effet, la productivité est un critère plus contractuel par nature et plus difficile à mesurer et expose à retomber dans le piège de défiance des contrats au forfait classiques.