"Génération pigeons", la révolte des entrepreneurs racontée par Jean-David Chamboredon Stéphane Distinguin : "Paris peut devenir autre chose que Venise"

Il n'est pas un Pigeon, et il l'a bien fait savoir – avec d'autres – dans les colonnes de Libération. Le fondateur de faberNovel semblait pourtant destiné à rejoindre la volée de contestataires. Son agence de conseil "en innovation", fondée en 2003, propose aux grandes sociétés de penser et d'agir comme des start-up.

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Pourquoi l'ancien de l'ESCP, l'activiste impliqué dans l'organisation et la promotion du secteur des entreprises innovantes [...] n'a-t-il pas participé aux Pigeons ?"

Pourquoi l'ancien de l'ESCP, l'activiste impliqué dans l'organisation et la promotion du secteur des entreprises innovantes, notamment au sein de Cap Digital, de Silicon Sentier ou La Cantine, n'a-t-il pas participé aux Pigeons ? Pour cet électeur de gauche, fils d'enseignants, le rejet sera épidermique. Tout l'en éloignait, en réalité.

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Pourtant, il reconnaît un aspect très positif de cette mobilisation. Dans le chiffre de 56 % des Français qui soutiendraient les Pigeons, il veut voir une vraie reconnaissance du rôle des entrepreneurs, par-delà les clivages droite-gauche. Et s'il reste "ahuri" que les créateurs d'une page Facebook sortie de nulle part soient reçus toutes affaires cessantes par trois ministres, cette prise de conscience le réjouit. "C'était la première fois que les entrepreneurs contestaient un PLF. Du coup les politiques se sont trouvés sensibilisés à cette problématique, fondamentale pour les entreprises de croissance, de la chaîne de financement "

"Notre tribune était une initiative personnelle et spontanée, insiste-t-il"

Avec d'autres entrepreneurs, il dénonce très vite "une opération de communication caricaturale". "Notre tribune était une initiative personnelle et spontanée, insiste-t-il aujourd'hui. On a souvent dit qu'elle était téléguidée par le gouvernement ou le PS, c'est archi faux. Nous sommes allés beaucoup plus (trop ?) vite : à ce moment, personne n'avait vraiment saisi l'ampleur."