Start-ups: ces financements publics bien utiles pour débuter

Scientipôle Initiative, Jeune Entreprise Innovante (JEI), Crédit Impôt Recherche (CIR) et Paris Innovation Amorçage (PIA) : 4 précieuses sources de financement publics pour start-ups.

startups : Scientipôle Initiative, JEI, CIR et PIADans un temps de crise économique, la trésorerie est un enjeu vital pour les petites entreprises. Or celles-ci font face à un investissement privé dramatiquement bas et des clients qui paient de plus en plus difficilement. Qu'on le veuille ou non, les fonds publics sont donc une ressource cruciale pour sécuriser sa trésorerie.
Mais comment se repérer dans ce maquis de milliers d'aides publiques ?

Voici, selon mon expérience, quatre ressources à exploiter en priorité :

Le prêt d'honneur Scientipôle Initiative

L'association Scientipôle Initiative propose un prêt de 20 000€ par associé d'une entreprise pour un total ne pouvant excéder 60 000€. (Pour les entreprises qui fabriquent des biens physiques, ce prêt est de 30 000€ pour un maximum par entreprise de 90 000€.)

Les conditions d'éligibilité sont :

  • l'entreprise existe depuis moins de trois ans
  • l'entreprise est domiciliée en Île-de-France
  • l'activité doit être innovante (dans la technologie, les usages…)
  • les associés sont des personnes physiques détenant au moins 5% du capital.
Le processus de sélection est exigeant avec dossier et entretiens. Les avantages sont toutefois bien réels : pas d'intérêts, remboursement sur cinq ans (un an de différé et quatre de remboursement). De plus, l'association propose des formations utiles sur tous sujets à des prix très abordables : recrutement, levée de fonds, propriété intellectuelle, etc.
Scientipôle Initiative a eu un rôle important pour Madmagz : il m'a permit de lancer le recrutement de notre premier salarié, les formations m'ont fait progresser, il a apporté de la crédibilité à l'entreprise et, last but not least, il m'a ouvert l'accès à Scientipôle Capital, le fonds d'investissement qui lui est (partiellement) adossé qui allait investir dans l'entreprise.

Nota Bene : L'association Réseau Entreprendre propose un service proche de Scientipôle Initiative, avec parmi ses différences de ne pas seulement financer des entreprises franciliennes ni des entreprises innovantes. Des camarades entrepreneurs m'en ont rapporté du bien.

Le statut fiscal de Jeune Entreprise Innovante (JEI)

Ce statut fiscal permet surtout aux entreprises de bénéficier de très fortes exonérations de charges patronales des personnes en charge de la R&D. Si vous voulez vous assurer que votre entreprise est éligible, vous pouvez demander un avis (rescrit) à l'administration fiscale en leur présentant notamment votre programme de R&D, son coût et les personnes en charge de le conduire.
L'avantage est évident : ce sont au bas mot des dizaines de milliers d'euros que vous pouvez économiser chaque année.
Le dossier à monter est long, difficile et risqué. J'ai préféré confier cette mission à un cabinet spécialisé, ce qui m'a coûté environ 2 000€ HT.

Le Crédit d'Impôts Recherche (CIR)

Le nom est explicite et les conditions d'éligibilité sont très proches de celles du JEI. Là aussi, ce sont également au bas mot des dizaines de milliers d'euros que l'entreprise peut gagner. En effet, si l'entreprise paie l'impôt sur les sociétés, le CIR vient en déduction de la somme due ; sinon, l'entreprise touche le montant du CIR.
Le cabinet spécialisé à qui j'ai confié le dossier de JEI prend une dizaine de % sur le CIR, sachant que les 2k€ payés pour le dossier JEI sont déduit de l'assiette de calcul.

Paris Innovation Amorçage (PIA)

Ce prêt allant de 30k€ à 100k€, suivant la phase commerciale de votre entreprise et la situation de vos fonds propres, permet en outre de rejoindre un des incubateurs de la ville de Paris.
L'octroi se fait sur dossier et audition sur la base d'un programme de R&D qui justifie la demande de prêt. L'avantage est l'injection de cash à court terme contre un différé de remboursement sans intérêt de deux ans, remboursement qui, en cas d'échec du programme (ou pire encore de la société), n'est plus exigé.

Nous venons tout juste d'apprendre que nous allons en bénéficier. C'est très bien ! Cela dit, je suis ennuyé par la lourdeur et l'aspect contraignant du dispositif. Sur les 100 000€, seuls 70 000 € seront perçus cette année, le solde étant versé dans deux ans. Ces 70 000 € sont de plus versés au terme de 4 à 5 mois. Entre-temps, il faut débourser plusieurs milliers d'euros (trois mois de dépôt de garantie pour le loyer, etc.).
De plus, et c'est là le plus ennuyeux à mon sens, vous êtes obligé de souscrire à un programme d'accompagnement qui coûte 7 000 € par an. Je ne juge pas de la qualité de l'accompagnement : je n'en ai pas encore bénéficié et, même, j'en ai entendu du bien ; mais nous ne devrions pas être forcés d'y souscrire. C'est à l'entrepreneur - qui est chef d'entreprise ! - à décider s'il en a besoin ou pas.

Conclusion

En conclusion, ce n'est pas de gaieté de cœur qu'un entrepreneur se tourne vers les fonds publics : c'est lourd, c'est lent, c'est contraignant et, sur le principe même, on aimerait s'en passer. Cet argent serait bien mieux dans la poche du contribuable où il servirait à acheter nos produits ! Mais puisque donc c'est-la-crise-ma-bonne-dame et que l'on est en France, championne européenne de la taxation des entreprises, il faut exploiter toutes les chances, et ces quatre-là sont précieuses.