Dossier Pourquoi il ne faut pas créer sa start-up dans la Silicon Valley

"Partir de zéro dans la Silicon Valley, pour un Français ? Quasiment impossible", assure Xavier Wartelle, CEO de Hubtech21. Filiale de l'Agence Régionale de Développement Paris Ile-de-France basée aux Etats-Unis, Hubtech accompagne les sociétés françaises du numérique qui souhaitent se développer aux Etats-Unis. "La plupart du temps, pour y créer une filiale, pas pour s'y lancer à partir de rien", souligne le CEO. Les success stories d'entrepreneurs français partis dans la Silicon Valley sont rares. "Pour s'y lancer, il faut déjà avoir des contacts et une société assez mature, avec des clients et du financement en France. Il faut pouvoir supporter un développement commercial aux Etats-Unis." Hubtech a déjà conseillé 40 clients. Parmi eux, cinq ont finalement décidé de ne pas partir outre-Atlantique et de commencer par devenir un leader européen. "Il vaut mieux valider son produit en France puis s'étendre à l'international."

Etape 1 : avoir un visa

Premier obstacle rencontré par les entrepreneurs : le visa. Pour décrocher le sésame et partir aux Etats-Unis en tant qu'entrepreneur, il faut déjà compter des fonds importants. Pour les sociétés qu'il conseille, Xavier Wartelle réclame un visa investisseur. Un avocat spécialisé se charge des procédures, qui prennent tout de même au moins trois mois.

Malgré cette première difficulté, l'émulation de la Silicon Valley attire les entrepreneurs français. Pourtant, depuis quelques années, l'écosystème parisien s'est extrêmement développé et les start-up peuvent y évoluer dans de très bonnes conditions. "L'environnement est favorable : incubateurs, aides publiques, mentors, business angels... Rien à voir avec ce qu'on a pu connaître il y a vingt ans !", souligne Xavier Wartelle. Pour un Français, y lancer sa start-up est plus facile que dans un milieu inconnu, à l'étranger.