Dossier Faut-il cacher son idée de start-up ?

L'idée du siècle existe-t-elle vraiment ? Pas si sûr. On devrait plutôt parler de l'entrepreneur du siècle. "En 2000, j'ai reçu un dossier d'un entrepreneur français pour un réseau social dédié aux écoles, sous forme d'un trombinoscope", se souvient Charles Letourneur, partner chez Alven Capital. "Quatre ans avant la création de Facebook. Il avait le concept, mais n'en a rien fait. Je ne suis pas sûr que l'idée en tant que telle valait quelque chose. Facebook, ce n'est qu'une idée très, très bien exécutée."

"Bien s'entourer, le plus vite possible"

L'idée n'est qu'un point de départ. Au moment d'investir, les fonds étudient avant tout les compétences de l'équipe dirigeante. "Mieux vaut une bonne équipe sur un concept un peu moyen que de mauvais dirigeants sur une bonne idée. Une idée, paradoxalement, ça ne vaut pas grand-chose", complète Charles Letourneur. "De toute façon, de nombreuses start-up françaises sont des copies de boîtes américaines. Le tout, c'est de bien s'entourer, le plus vite possible, de gens compétents, et de bien exécuter son projet."

Martin de Charrette, cofondateur et PDG de Pricing Assistant, solution de pricing automatisée pour les e-commerçants, a commencé, comme beaucoup d'entrepreneurs, par tenter de protéger son concept. "Je pensais effectivement qu'il fallait cacher son idée pour ne pas se la faire voler", reconnaît-t-il. "Il s'avère que ce n'est pas une bonne stratégie. Ce qui importe n'est pas l'idée mais l'exécution qu'on va en faire et comment on va la traduire de façon concrète. L'entreprise qui réussit n'est pas forcement celle qui a eu l'idée en premier mais celle qui la met en pratique de la meilleure façon." Autrement dit, plutôt que de tenter à tout prix de cacher ou de protéger son idée, mieux vaut plancher rapidement sur le projet.