Start-up : comment préparer votre internationalisation ? Sur place : méthode lean et networking

Le co-working est une étape (quasi) obligatoire pour s'installer sur un marché étranger. Avant d'ouvrir ses propres locaux, le passage par l"un de ces espaces facilite le networking. Clément Delangue fait passer des entretiens aux potentielles recrues américaines de Mention dans les locaux de The Productive, bureaux de co-working new-yorkais. "C'est un très bon moyen pour accélérer sa croissance", assure-t-il. 

Quoi de mieux pour rencontrer d'autres start-up, travailler avec elles et, pourquoi pas, nouer des partenariats ? La logique des partenariats est d'ailleurs un excellent moyen pour s'internationaliser, quand l'acquisition n'est pas envisageable ou pas adaptée à la start-up en question. Mention a ainsi signé un partenariat avec la start-up californienne Buffer pour permettre à ses utilisateurs d'unifier et de planifier les publications sur les réseaux sociaux directement à partir de Mention. Les start-up locales connaissent déjà le marché et aident à se fondre plus rapidement dans l'écosystème, et les retombées médiatiques du partenariat dans le pays sont un bon tremplin pour la société française.

Marketing aux Etats-Unis, R&D en France

Connaître l'écosystème, c'est aussi apprendre à l'exploiter de la meilleure façon, raconte Clément Delangue. "On parle plus de notre secteur aux Etats-Unis qu'en France. Les critiques concernant la pertinence des Google Alerts nous ont portés outre-Atlantique. Nous avons beaucoup communiqué à ce propos, ce qui nous a permis de nous faire connaître. Nous n'installons donc pas la même structure aux Etats-Unis et en France. A New York, ce qui marche, c'est le marketing et les PR. Mais cela n'aurait aucun sens d'y recruter des développeurs, qui sont plus chers et pas meilleurs que dans l'hexagone."

Diminuer les coûts des investissements

"Conserver une culture entrepreneuriale"

Pour prendre peu de risques, les moyens investis dans l'installation à l'étranger doivent être limités. "L'un des facteurs de réussite est de conserver une culture entrepreneuriale forte, explique Clément Delangue. Ouvrir un bureau à l'étranger, c'est comme lancer une nouvelle société en France. Il faut rester flexible et pragmatique, tenir les coûts au minimum." Pour l'instant, Mention n'a investi que dans des billets d'avion pour les Etats-Unis et des bureaux en co-working. "A terme, ce sont les formalités et les visas longue durée qui coûteront cher," reconnaît-t-il. 

Comme au moment de créer sa start-up, privilégier la méthode lean permet de diminuer les risques (lire le dossier : "Start-up : comment adopter la méthode lean ?", du 06/11/13), en engageant peu de moyens et de ressources et tester les retombées très rapidement. "A Mention, nous avons une culture de mesure très rapide du retour sur investissement. D'ici un mois, nous ferons déjà un premier bilan." Selon l'évolution de la croissance du nombre d'utilisateurs gratuits et premiums, notamment, les dirigeants de Mention décideront d'investir davantage ou non pour développer leur équipe américaine.