Pourquoi tout pourrait mal tourner pour Uber, l'entreprise la plus controversée du monde Les mesures prises par les gouvernements pourraient combler les lacunes réglementaires qui l'ont aidé Uber à opérer

Le business model agressif d'Uber l'a en apparence plus aidé qu'il ne lui a été nuisible. Le groupe s'est déployé dans certaines villes sans demander la permission aux autorités locales. Une fois installé à un endroit, Uber agit soit en coopération avec les autorités locales, soit à l'encontre de celles-ci.

L'année dernière, Uber a remanié son équipe juridique en embauchant l'ancien conseiller d'Obama, David Plouffe, au poste de vice-président en charge des questions politiques. Grâce à ce changement Uber a pu se pencher sur sa politique commerciale, faisant de Plouffe le "directeur de campagne" d'Uber. Plus récemment, l'équipe a permis d'écarter l'image d'entreprise agressive qui collait à Uber en collaborant avec les autorités locales. Un exemple récent : Portland, dans l'Oregon. En décembre, Uber a accepté d'arrêter d'opérer dans la ville car les autorités mettaient en place de nouveaux règlements pour encadrer l'activité des taxis.

Mais les villes, les Etats, les pays ne sont pas universellement prêts à accepter Uber. Entre autres réglementations, le Nevada est devenu le premier état américain à suspendre les opérations de l'entreprise.

Si les cours de justice du monde entier continuent de sévir à l'encontre d'Uber, l'entreprise pourrait se retrouver en difficulté

Uber fait face à une série d'obstacles dans d'autres pays, particulièrement en Allemagne : la plateforme ne fonctionne pas dans le pays car les chauffeurs de taxis allemands utilisent des Mercedes, des voitures bien plus confortables que de nombreuses autres. Les Allemands ne semblent pas attirés par un service tel qu'Uber même si celui-ci est moins cher. De plus, les cours de justice de Hambourg et de Berlin ont confirmé l'interdiction des services Uber en septembre, en argumentant qu'ils allaient à l'encontre de la législation nationale.

La France a interdit le service low-cost d'Uber, UberPop. Une cour néerlandaise a également décidé qu'Uber ne pouvait pas opérer aux Pays-Bas avec des chauffeurs sans permis via UberPop (néanmoins, les chauffeurs avec permis et ceux qui ne demandent pas de paiement sont légalement autorisés à exercer).

Si les gouvernements du monde entier continuent de sévir à l'encontre d'Uber, l'entreprise pourrait bien se retrouver en difficulté malgré l'accent mis sur la croissance internationale l'année dernière.