Meilleurs extraits : "On m'avait dit que c'était impossible", de Jean-Baptiste Rudelle, CEO de Criteo Sur la croissance de Criteo et son IPO

"Il faut être global et si possible vite. Go big or go home. Ce qui veut dire que, dès le début, il faut penser son produit pour qu’un jour il puisse être mondial. Cela commence par des petits détails, comme le choix du nom. Criteo ? Selon la légende, Criteo veut dire " je prédis " en grec ancien, ce qui est un joli clin d’œil à notre cœur de savoir-faire. Mais surtout, Criteo, c’est court, facile à prononcer dans toutes les langues, et suffisamment générique pour mettre sous cette marque tous les produits qu’on veut (très utile quand on pivote trois fois, comme nous l’avons fait).

C’est aussi pour cela que nous avons accepté d’emblée de nous diluer fortement dans le capital, en levant ce qui peut paraître beaucoup d’argent. Sans cette force de frappe financière, rien n’aurait été possible. Nous sommes partis avec 3 millions d’euros pour notre premier tour de table. C’était déjà beaucoup, comparé à de nombreuses start-up qui démarrent plutôt avec 1 million, voire moins. Cet argent nous a donné les moyens de persévérer jusqu’à trouver la formule qui marche. Nous avons abordé les tours de table suivants avec le même état d’esprit. Quand il fallut financer notre expansion aux États-Unis, nous avons investi presque 20 millions de dollars avant que ce marché clé ne devienne rentable. Difficile de s’en sortir à moins dans un pays où tout est plus grand et où tout coûte plus cher, salaires, prestataires, loyers. Mais, pour espérer rafler la médaille d’or dans notre catégorie, impossible de faire l’impasse sur ce fameux marché américain. Autrement dit, sans notre percée outre-Atlantique, Criteo aurait été condamné à jouer très vite en seconde division, avec à terme une inévitable marginalisation."

Sur l'IPO de Criteo

"Je jette un œil à l’écran géant, et je réalise que l’action n’est plus qu’à 39 dollars. Je continue à applaudir en souriant aux caméras, mais un léger picotement me traverse l’échine. Ne restent que deux minutes avant que le marché ferme. Il faut absolument tenir et que la journée finisse dans le vert. Encore un coup d’œil, et voilà l’action qui en quelques secondes a déjà glissé à 37, puis 36 dollars. Horreur. Je continue bien sûr à applaudir comme tout le monde. Vite, que cette maudite cloche sonne ! Ces dernières secondes me semblent interminables. Enfin, le marché ferme. L’écran géant affiche le prix final : 35 dollars. Ouf, nous sommes restés dans le vert. Nous nous en tirons avec les honneurs."