Comment préparer la vente de sa start-up ? S'y préparer avant même d'éventuelles levées

La cession de ses parts est pour un entrepreneur une étape délicate qui va déterminer la valeur de la rétribution de son travail via la valorisation des actifs de la société et donc de ceux de ses actionnaires. Cette étape va également déterminer l'avenir de la société et ses perspectives de développement. Si trouver un acquéreur s'avère être un réel parcours du combattant, cette démarche nécessite avant tout une remise en question de la vision qu'un entrepreneur a de sa société.


Remettre ses motivations en perspective

pierre kosciusko-morizet, dirigeant et cofondateur de priceminister
Pierre Kosciusko-Morizet, dirigeant et cofondateur de Priceminister © Nathalie Seroux

"Dès 2005, nous avons commencé un tour de table lorsqu'un groupe américain nous a approché pour racheter Priceminister" se remémore Pierre Kosciusko-Morizet, dirigeant et cofondateur du site de ventes en ligne entre particuliers. Et comme un groupe s'intéressait à notre activité, d'autres sociétés ont approché les fondateurs de Priceminister pour envisager de racheter la start-up. Malgré de séduisantes propositions, les fondateurs du site ont décidé de rompre toutes les négociations pour finalement lever 7 millions d'euros auprès de 3i et de Quilvest et poursuivre leur développement à l'international.

"Il faut à chaque moment se demander pourquoi on décide de céder sa société et je pense qu'il est très naïf de se répondre que c'est uniquement pour l'argent. C'est aussi pour faire des choses intéressantes avec un acquéreur, pour passer à l'étape suivante" poursuit Pierre Kosciusko-Morizet.


Conserver sa liberté

Pour autant, les associés de Priceminister ont toujours refusé d'avoir des clauses concernant la sortie de leurs investisseurs car "nous avons toujours pensé qu'une vente ne doit pas être conditionnée par des intentions administratives" explique Pierre Kosciusko-Morizet. Il est toujours important d'avoir le choix, de pouvoir changer d'avis et de rester maître de la situation : ce ne sont en aucun cas les actionnaires qui doivent prendre cette décision à la place d'un entrepreneur.


Des précautions à prendre dès la première levée de fonds

"Il est important de faire attention, le plus tôt possible, à la composition de son actionnariat" prévient Morgan Hunault-Berret, avocat associée chez Pinot de Villechenon & Associés, "l'idéal étant d'avoir l'actionnariat le plus ramassé possible". Les actionnaires ont en effet tous des intentions divergentes voire de nouvelles exigences "pouvant mettre l'opération de sortie en difficulté" poursuit-elle. Et cela va de même si un cofondateur décide de partir : "il est prudent d'organiser immédiatement la sortie du cofondateur du capital et de racheter ses actions". La réactivité, des années avant toute cession, peut tout changer.