Comment préparer la vente de sa start-up ? IPO, LBO ou cession à un industriel ?

"Avant même d'envisager toute cession, une société doit se demander si elle est attractive et si elle se développe sur des bases saines", indique Benoist Grossmann, "managing partner" d'Idinvest Partners. Une fois, ces questions posées, deux hypothèses se présentent généralement. "Une introduction en bourse ou une cession auprès d'un industriel. Même s'il est également possible d'envisager une sortie vers un fonds LBO" note Benoist Grossmann. Reste que cette dernière situation nécessite d'importants revenus récurrents puisqu'elle suppose la contraction d'une importante dette qui devra être remboursée. "Ce n'est toutefois pas un schéma habituel."


2013 : le grand retour des IPO ?

benoist grossmann, managing partner d'idinvest partners
Benoist Grossmann, managing partner d'Idinvest Partners © S. de P. Idinvest Partners

"Il est probable que les introduction en bourse redémarrent en 2013 ou 2014 dans la mesure où les marchés sont haussiers", indique Benoist Grossmann. Il est ainsi possible d'entrer sur Alternext où les contraintes sont moindres, même si "les levées sont en revanche plus faibles et les valeurs un peu moins suivies par les analystes". On peut y espérer lever 10 millions d'euros alors que sur Eurolist, "on peut compter lever de 20 à 30 millions d'euros".

Mais pour Fabrice Grinda, le fondateur d'Aucland.fr (revendu à QXL) de Zingly (revendu à For-Side 100 millions de dollars) et de la plateforme de petites annonces OLX, dont il a quitté la direction en décembre 2012, il y a et aura de moins en moins d'IPO tant "les règles d'introduction en bourse sont devenues trop complexes ". Certaines sociétés américaines n'hésitent d'ailleurs pas à retarder le plus possibles leur IPO pour éviter de faire face à une bureaucratie qu'il qualifie d'impossible. "Peut-être vaut-il dans ce cas mieux viser des levées de fonds en late stage" note-t-il.

D'autres opportunités de sorties sont également possibles, comme celle réalisée par Fotolia dont les fondateurs ont partiellement vendu leur société à un fonds en 2009, ce qui leur a permis de la développer à l'international et de revendre 50% de la société encore plus cher trois ans plus tard, pour 150 millions de dollars.


Limiter ses ambitions de valorisation

fabrice grinda (auclan.fr, olx, zingly)
Fabrice Grinda (Auclan.fr, OLX, Zingly) © S. de P.

Attention toutefois à ne pas viser une valorisation trop haute. "Dans le Web, 90% des sorties sont généralement sur des valorisations inférieures à 30 millions de dollars" explique Fabrice Grinda. "Il faut donc éviter de réaliser des levées de fonds trop importantes en amont, au risque de faire fuir les potentiels acquéreurs en raison d'une valorisation trop importante. Cela dépend toutefois si vous êtes un serial entrepreneur ou s'il s'agit de votre première société" précise-t-il. Il conseille à ce titre de prendre un fonds spécialiste de l'amorçage lors du tour de table en amorçage. "Si jamais l'amorçage est réalisé par un gros fonds d'investissement comme Accel Partners ou Index Ventures et que ces derniers ne suivent pas lors des prochains tours de table, cela envoie un très mauvais signal aux autres investisseurs, qui du coup ne vont pas forcément avoir envie d'investir" précise-t-il.